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      Les idées de Law sur le commerce extérieur sont résumées dans
 ses considérations sur le numéraire (i). Il le divise en quatre branches :
       i° Les produits naturels et les manufactures (2) excédant la consom-
 mation, on en exporte une partie, et on importe des marchandises étran-
 gères en retour.
      20 Vendre ses propres marchandises dans un port étranger, et
 charger dans ce port de nouvelles marchandises pour vendre dans un
 autre, ce qui procure un retour plus considérable que si les marchandises
exportées y avaient été conduites directement.
      30 L'importation des denrées et des productions des manufactures
 des autres pays, tirées des lieux où elles sont à meilleur compte et dans
le temps du plus bas prix, pour fournir les pays où elles sont chères,
et dans le temps où elles le sont le plus.
      40 L'importation des productions des autres pays, et leur exporta-
tion en manufactures.
      50 Le fret, ou le louage des vaisseaux.
      La politique commerciale de Law s'inspira continuellement des
idées contenues dans cet exposé. Sa banque et sa compagnie de coloni-
sation et de commerce devaient se prêter un mutuel appui.
      En somme Law reprenait la vieille tradition française du mercan-
tilisme et y introduisait des innovations qui sont celles du néo-mercan-
tilisme (3). Dans le système mercantile la puissance et la richesse d'un
pays sont intimement liées à la possession du stock de métaux précieux
le plus considérable possible. Les conséquences directes de ce système
ont été :
      i° La politique bullioniste (du mot anglais bullion, lingot) qui était
fondée sur une réglementation rigoureuse du trafic des métaux précieux
et aboutissait à la balance des contrats, astreignant les négociants étrangers
à n'emporter en échange de leurs marchandises que d'autres marchandises
et non des espèces monnayées.

   (1) Loc. cit., p. 14.
   (2) Law emploie le mot manufactures dans le sens de produits manufacturés.
   (3) Cf. P. Cayla, loc, cit.