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 été apportés aux métiers mécaniques pour la fabrication des tissus de
 soie ont entraîné des modifications profondes dans l'industrie lyonnaise.
 L'atelier de famille a été en partie remplacé par l'usine et, de ce fait,
les conditions économiques d'existence des tisseurs lyonnais se sont
trouvées bouleversées. Il en est résulté, comme toutes les fois que ce
phénomène s'est produit, la disparition de l'apprentissage. Toutes les
industries en souffrent plus ou moins, mais, dans la soierie, le mal est
sans remède, car pour les tissus façonnés, orgueil de la Fabrique lyonnaise,
l'ancien métier à bras reste le seul instrument de production efficace.
Il fallait donc former des apprentis spécialisés dans les tissus d'art :
ameublement, ornements d'église, façonnés, haute nouveauté. C'était
indispensable pour perpétuer à Lyon l'existence de ces tisseurs qui, par
leur habileté technique et leur ingéniosité, sont pour le fabricant les meil-
leurs des collaborateurs. Les Chambres syndicales patronales et ouvrières
se mirent à l'œuvre en commun pour chercher une solution. Elles l'ont
trouvée en créant un système de primes attribuées à l'apprenti et à sa
famille d'une part, de l'autre au tisseur qui accepte de se charger de son
éducation. C'est ainsi que les quelques chefs d'ateliers qui nous restent
transmettront les traditions qu'ils ont reçues eux-mêmes des anciens
canuts et permettront à la Fabrique lyonnaise de conserver la primauté
qu'elle s'est acquise sur les marchés étrangers.
      Une autre forme d'enseignement technique que nous avons à Lyon
caractérise bien le sens pratique dans lequel sont conçues et exécutées
les œuvres lyonnaises. Centre actif d'expansion coloniale, Lyon a ressenti
le besoin de former des hommes capables d'apporter aux colonies un
bagage théorique de connaissances qui leur permît de s'adapter facile-
ment aux exigences de la vie coloniale. L'originalité de cet enseignement
est qu'il ne s'adresse pas à des étudiants ordinaires, mais à des jeunes
gens qui ont déjà embrassé une profession et désirent faire leur carrière
aux colonies. Les cours ont donc lieu le soir, comme ceux de l'enseigne-
ment professionnel ; ils sont accessibles à tous et font ainsi à nos colonies
une excellente réclame en permettant au public d'acquérir des notions
sur leur histoire et les ressources inépuisables qu'elles nous offrent. Le
programme comporte l'histoire et la géographie coloniales : étude histo-