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rique, économique et géographique des colonies françaises ; les produc-
tions et les cultures coloniales avec des notions générales sur les ressources
agricoles et minières des diverses colonies et un cours spécial consacré Ã
la sériciculture ; la législature et la législation coloniales ; l'hygiène et la
climatologie coloniales. Il y a aussi des cours de chinois, de japonais et
d'arabe. C'est dire dans quel sens pratique la Chambre de commerce
a conçu cet enseignement. Tel qu'il fonctionne, il répond parfaitement Ã
son objet et forme des employés et des chefs d'entreprise qui donnent
un concours précieux aux œuvres coloniales fondées par les capitaux
lyonnais.
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Nous avons donc vu Lyon, au cours des derniers siècles, tenir en
quelque sorte le rôle de Ministre des relations extérieures de la France
pour tout ce qui concerne l'expansion commerciale. Les circonstances
présentes donnent à ce rôle une importance plus grande que jamais.
Les accords et traités de commerce avec les pays ennemis ont été rompus
du fait de la guerre. Pour avoir les mains libres, nous avons dénoncé
tous ceux qui nous liaient à nos alliés et aux neutres. Plutôt que d'améliorer
l'édifice on a jugé préférable de la démolir de fond en comble et de débla-
yer le terrain. Mais aujourd'hui il faut reconstruire et cela ne sera pas aisé.
Jamais, en effet, le nationalisme économique ne s'est manifesté avec
tant de vigueur. Pendant la guerre, les relations de pays à pays ont été
rendues plus difficiles, quand elles n'étaient pas complètement arrêtées,
si bien que toutes les nations ont été amenées à rechercher le moyen de
se suffire autant que possible à elles-mêmes, puisqu'elles étaient forcées
de se passer des autres. Les belligérants d'autre part ont dû sous la pression
de la nécessité créer de toutes pièces des industries nouvelles. Chacun
prétend aujourd'hui les conserver, soit qu'elles soient regardées comme
indispensables à la sécurité nationale — c'est ce que les Anglais appellent
les industries cardinales (Key industries) — soit tout simplement par
un amour-propre quelquefois mal placé. Sans parler de l'énorme déve-
loppement industriel pris par les Etats-Unis, qui fait du commerce améri-
Rev. Lyon. 2