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— 2 — la fabrique lyonnaise, toujours abondamment fourme des matières premières indispensables. Une série de vitrines montrait l'assemblage le plus merveilleux de tous les tissus de la Fabrique lyonnaise, dans leur infinie variété : satins, taffetas aux tons changeants, souples crêpes de Chine, moires, brochés lourds aux couleurs vives, brocards et lamés d'or et d'argent, légères mousselines, toute la série des velours unis, duvetés, ciselés, à petits damiers. Ces velours étaient alors dans une faveur telle que la mode les admettait pour la saison d'été. Les tissus spéciaux qui ont dans les pays musulmans d'Afrique et d'Asie une vogue toujours croissante, mettaient sur le tout la note vive de leurs teintes éclatantes. L'exposition des soie- ries modernes se complétait par des expositions rétrospectives du costume et du mobilier national. Elles permettaient d'admirer les étoffes de grand luxe, qui contribuèrent jadis à la gloire de la Fabrique lyonnaise. L'en- semble présentait un spectacle unique, bien digne de la célébrité de la Fabrique et capable de donner à nos visiteurs une juste idée de la perfection à laquelle peut atteindre l'industrie française, servie par les qualités d'une de ses populations les plus laborieuses, les plus tenaces dans l'effort et les plus souples à s'adapter aux difficultés qu'impose l'évolution constante de la mode. Cet étalage de splendeurs n'était pas disproportionné avec l'importance de cette industrie. Elle tient en effet dans l'expansion économique fran- çaise une des tout premières places, puisqu'elle représente à elle seule une grande partie de nos exportations de produits fabriqués. En 1913, sur un total de 3.002 millions pour les objets fabriqués, la soierie compte pour près de 386 millions, soit 12 ° /°. En 1919, cette proportion s'accentue. Alors que presque toutes nos industries, éprouvées par la guerre, soit directement à la suite des destructions de l'ennemi, soit indirectement, sont loin de suffire à la consommation du marché intérieur et ne four- nissent à l'exportation qu'un contingent bien affaibli, la Fabrique lyonnaise de soieries a pu travailler, grâce aux efforts déployés par la Chambre de Commerce de Lyon pour lui assurer, malgré les entraves apportées au commerce, la matière première nécessaire. Elle rend au pays le service de lui apporter plus de 800 millions d'exportations sur une somme de