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—3 — cinq milliards d'articles fabriqués et, grâce à cette contribution, atténue les maux qui résultent d'une balance commerciale désastreuse. Pour 1920 les chiffres qui viennent d'être publiés révèlent des résultats plus beaux encore : ils dépassent 1819 millions. Aucune autre catégorie d'articles fabriqués n'atteint un chiffre aussi élevé. Dans la crise qui sévit aujourd'hui sur toutes nos industries, celle de la soierie se montre particulièrement résistante. Jusqu'à présent, elle a été moins touchée que les autres. C'est le résultat d'abord de la sagesse traditionnelle avec laquelle les négociants lyonnais conduisent leurs affaires. Ensuite, de l'entente parfaite qui existe entre la corporation des fabricants et celle des marchands de soie. Ces derniers ont su propor- tionner leurs approvisionnements aux besoins de la fabrique qu'ils étaient chargés d'alimenter. Ayant vu venir la crise que rendaient fatale les excès de la spéculation en Extrême-Orient et de la consommation aux Etats-Unis, ils ont pu échapper en partie à ses répercussions et, par cela même, en éviter les contre-coups à la fabrique. Celle-ci n'a donc guère eu à supporter que les conséquences du ralentissement de la demande. Comme dans plusieurs de ses branches la satisfaction des commandes avait subi de grands retards par suite même de leur abondance, l'arrêt ne s'est fait sentir que progressivement. Le mal a été ainsi atténué, si bien que, jusqu'aujourd'hui, le chômage y a sévi moins qu'ailleurs. Il faut dire que les patrons ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour l'éviter. Ils ont d'abord diminué le nombre des métiers confiés à un même ouvrier et réduit ensuite le nombre des heures de travail hebdo- madaires, plutôt que de congédier des ouvriers. Après avoir consenti de leur côté tous les sacrifices possibles pour diminuer le prix de revient de manière à réaliser la baisse souhaitée, ils ont engagé avec les organisations ouvrières des pourparlers afin d'arriver d'un commun accord à agir aussi sur ce prix par la réduction de salaire. Non pas du salaire de base, lequel a été fixé par des conventions collectives plusieurs fois renouvelées, mais des indemnités de vie chère qui ont été accordées depuis la guerre et augmentées à plusieurs reprises lorsque le besoin s'en faisait sentir. Cette entente pour le bien commun entre les