Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                          NECROLOGIE.

                 CHARLES              WILLEMIN.


   Le 8 juin, décédait dans un réduit modeste de la rue de Marseille,
à là Guillotière, un homme de lettres qui, en 1848 et 1849, avait joué
un certain rôle à Lyon, mais que la bonté de son cœur avait rendu
sympathique à tous, même à ceux qu'avait effrayés la vivacité de ses
opinions. Charles Willemin, venu des montagnes delà Franche-Comté
pour se faire une position, avait été graveur, puis journaliste. En
1848, il avait écrit dans la Liberté et dans d'autres journaux avancés,
puis il avait créé, en 1849, la Constitution qui dura juste autant que
l'exaltation universelle. Obligé de quitter la France quand les idées
furent rassises, Willemin connut de mauvais jours ; à sa rentrée, il
eut de la peine à trouver une occupation; sa timidité naturelle autant
que son passé combattait .contre lui. En 1852, il fit représenter aux
Célestins une petite comédie qui eut du succès, ce fut son dernier
bonheur. Après avoir été occupé à la rédaction du Progrès, il écrivit
dans diverses publications, devint correcteur, teneur de livres, mais
l'état de sa santé ne lui permettait aucun travail suivi. Bientôt la
maladie fut plus forte que le courage ; il dut quitter, l'année passée,
son dernier et modeste emploi et, ces jours derniers, il s'éteignait à
peine âgé de 51 ans.
   La Revue du lyonnais avait accueilli de lui des poésies gracieuses
qui révélaient une âme aimante et douce. Notre dernière livraison
contenait une bluette imprégnée d'un parfum rustique intitulée :
Vernaison, dernier adieu non-seulement à la poésie mais à la vie.
Willemin était atteint mortellement, il n'avait plus que peu de jours
à vivre quand le numéro parut.
                                                    A. V.

                      CHRONIQUE LOCALE.
                 L'avez-vous vu passer le nuage auflancnoir ?
   Est-ce le tourbillon que promène l'orage, le flot de sable que soulève
le simoun, la poussière du siroco? non; c'est l'ouragan îles chevaux qui
dévorent l'espace; ce sont les hardis jockeys disputant la victoire Les
voici ; les hourrah les saluent ; un d'eux se détache du groupe, un autre
le suit; la cravache siffle, les chevaux s'enivrent, bondissent, changent de
rang; le second devient le premier, le premier devient troisième; un
effort! c'est la victoire ! le prix est gagné.
   Les courses organisées par les soins du Jockey-Club, les 9 et 10 juin, ont
été magnifiques et ont brillRmment inauguré le nouvel hippodrome. Les
plus grands noms du turf parisien étaient inscrits. Les meilleurs coureurs
se sont présentés ; un d'eux, Ruy-Blas, s'est couvert d'une gloire à faire
pâlir ses rivaux.
   De nombreux équipages, d'élégantes toilettes animaient la fête ; le coup
d'œil était superbe, le temps à souhait ; grâce à d'habiles précautions,
l'ordre le plus parfait a régné. Si on a eu à déplorer un accident, il s'est