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476                ERREUR DE L'OI'IRION.

on lit ces mots : « L'examen des lieux me fait penser que la
« porte de Saint-Etienne occupe la même place qu'au temps
« des guerres saintes. » La description qu'il fournit des dif-
férentes opérations du siège se ressent malheureusement de
cette confusion. Son excuse est que,de son temps,comme de
nos jours, la porte de la vallée de Josaphat partageait depuis
le Moyen-Age,.avec celle du Nord ou de Damas, qui seule
en était en possession dans les temps anciens, la même dé-
nomination de porte de Saint-Etienne.
    Nous ignorons quelle cause il convient d'attribuer a cette
fâcheuse transposition de nom ; fut-elle le résultat prochain
ou éloigné du remaniement des remparts de Jérusalem, exé-
 cuté en 1534 par le sultan Solimau-le-Grandl ou bien fut-
elle la conséquence de l'incertitude de la tradition qui fixe
 le théâtre du martyre du premier confesseur de la foi, tantôt
 a proximité de la porte du Nord ou de Damas, comme l'ont
 fait tous nos anciens chroniqueurs sans exception, qui écri-
 vaient aux XIe et XIIe siècles, peu après la prise de Jérusa-
 lem, tantôt dans la vallée de Josaphat, comme le veut l'opi-
 nion moderne, en cela d'accord avec les voyageurs des XVIe
 et XVIIe siècles, dont le témoignage ne s'appuie sur aucun
 document ancien? Quoi qu'il en soit, nous voudrions établir
 ici que les plus anciens et les plus respectables monuments
  de l'histoire tendent a faire considérer la porte actuelle de
 Damas, au nord, comme étant celle qui, au temps des croi-
  sades portait le nom de Saint-Etienne, à l'exclusion de la
 porte orientale, qui était désignée sous celui de porte de la
 vallée de Josaphal. Une telle assertion vient rompre avec
 les idées généralement admises de nos jours : c'est pour
  nous un devoir d'administrer nos preuves. Et d'abord nous
  dirons que cette transposition de noms n'est point sans exem-
  ple dans l'histoire des portes de Jérusalem, puisque M. de
 Chateaubriand nous apprend dans son Itinéraire, que la