page suivante »
LES DERNIERS CARL0V1NGIENS. 429 roi particulier, et qui fut en effet confirmé dans les duchés de Bourgogne et d'Aquitaine par Lothaire. (Recueil des historiens de France, t. VIII, p. 209.) 2° L'existence de plusieurs chartes de Cluny des premières années du règne effectif de Lothaire, où ce règne ne part que du deuxième ou même du troisième mois de l'année 988, c'est-à - dire de l'époque où le jeune Charles fut évincé de la Bourgogne. J'en citerai, entre autres, deux dont voici les souscriptions : l r e . « Data in mense aprili, tercise ebdomadis mensis ejusdem, anno « II incipiente ex quo cepit regnare Lotharius rex, filius Ludo- « vici régis. » — 2 e . « Data mense aprili, feria v terciae ebdo- « madis ejusdem anno secundo incipiente ex quo regnare « cepit Lotharius, filius Ludovici régis. » 3° Les conférences que Brunon, archevêque de Cologne , oncle de Lothaire et de Charles, eut à Compicgne , en 9 5 9 , avec la reine Gerberge,sasœur, pour raccommoder ses neveux, brouil- lés, dit Frodoard, à l'occasion de certains châteaux dont Lothaire s'était saisi dans la Bourgogne : < pro quibusdam castris quœ • « rex Lotharius ex Burgundia receperat. » {Recueil des historiens de France, t. VIII, p. 211.) Si la Bourgogne lui eut appartenu de droit, il n'aurait pas eu besoin de s'emparer de ces châteaux. 4° La précaution que Lothaire eut d'associer à la couronne, en 978, Louis, son fils, âgé seulement de dix ans, craignant que Charles, créé duc de Lorraine, en 976, par l'empereur Olhon, son cousin, ne formât quelque dessein préjudiciable à sa domi- nation. J'ajouterai que Lothaire , en dépouillant son jeune frère , put croire qu'il agissait dans les limites de la justice, se considérant tomme lésé par l'octroi fait à ce jeune prince du titre de roi de Bourgogne, ou pour mieux dire de roi en Bourgogne ; car alors la royauté n'était pas limitée à un territoire précis. L'étendue de la circonscription territoriale d'un royaume dépendait de mille circonstances diverses , au nombre desquelles la force tenait le premier rang. On était roi comme on était comte, sans désigna- tion de pays. En effet, Lothaire avait reçu précédemment le titre absolu de