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424 cnnoMQUE LOCALE. rait-on demander aussi des ouvrages de haute morale à l'usage des assas- sins qui foisonnent dans notre ville, avec prière à ces Messieurs d'en lire un chapitre avant de commettre leurs forfaits? JVoiis ne douions pas d'ur.c amél'oralion complète dans les mœurs de cette classe de la société. Paulo minora canamus. — L'année théâtrale est finie. Notre première scène a fermé ses portes sur le succès inouï de l'Africaine. La dernière soirée a été consacrée à une ovation générale. Les couronnes pleuvaienl. Seul, notre excellent chef d'or- chestre a été privé du hâton d'honneur que M. D'Heiblay lui destinait et qui n'es) pas arrivé à temps de Paiis. Les Célcstins ont prolongé leur saison jusqu'au 31 mai, pour rouvrir le 1 e r juin. C'est le contraire de lu caisse de Robert Macaire qui élail toujours lirmée. La troupe se disperse de fond en comble. MM. Laniy et Seiglel prennent la direction du théâtre de Saint- Etienne et ils emmènent tout ce qu'ils peuvent emmener. Espérons que la bonne veine de M. D'Hcrblay ne lui fera pas défaut, et qu'en nous donnant de nouveaux artistes, il soutiendra la réputation hors ligne de la bonbon- niera des Célcstins. Les adieux de Mme Lamy auront lieu, le 23 mai, au Grand-Théâtre. On y entendra, dans une représentation à son bénéfice, une Conférence sur le fusil à aiguille, pur M. Lamy, proIVss ur de droit canon. — Le train de plaisir du 9 courant a eu un sucres complet. 800 voyageurs sont partis en poussant des cris de joie, et sont revenu*, disent les journaux, la bouisc vide. Prodigieux effet d'un séjour d'une demi-semaine à 'Paris! De l'avis de tous, Lyon n'a jamais eu une exposition plus complète, plus variée et qui atteste mieux la puissance de son uidiisliic. Saint-Etienne, Saint-Chainond, Rve-de-Gier ont partagé son triomphe ; les rubans, les aciers, les machines, l'orfèvrerie, la soie ont montré le génie et le goût de cette famille industrieuse, de celle race active et travailleuse qui couvre les vallons du Lyonnais et du Forez. — Nos artistes aussi ont été remarqués. L'École lyonnaise a été di- gnement représentée. Maisiat, Lortct, Appian, Chenu, tant d'autres. ont soutenu l'honneur de notre peinture. Le statuaire Cabuchet a repré- sente le curé d'Ars en prière ou plutôt en extase. C'est à faire hâter l'acte de canonisation du bienheureux curé. — L'industrie lyonnaise a perdu ce mois ci M. Prosper Mcynier, à qui on devait plusieurs inventions précieuses pour le tissage de la soie; la magistrature M. Nadaud, une figure antique. La science a vu s'éteindre un Dauphinois célèbre, M. de Cliampollion-Figcac , doyen des archéologues français. — Une Commission nommée par les anciens élèves de la Martinière a ouvert une souscription pour ériger un monument à la mémoire de leur vénéré professeur, M. Tabureau. — Le tome V de l'Histoire de France de M. Dareste a paru. Louis XIII, Richelieu, Mazarin, Louis XIV sont décrits avec une impartiale libellé par le savant écrivain et peints sous l'inspirai ion seule de la véiilé, non comme trop souvent les ont représentés les passions de noire époque. — Esl-ce une réhabilitation ? une élude hisiorique ? un roman ? M me Xavier Drevet traie, de sa plume élégante, dans les pages du Dau- phiné journal, l'histoire du fameux contrebandier Mandrin. — La librairie Josserand a mis en vente les Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des diocèses de, Lyon cl de. Beliey, par l'abbé Cattin; l'habile éditeur Schcuring, un gracieux petit volume dû à la plume érudile et connue de M. Dufay: L'Eglise de Broa et ses tombeaux. Deux planches, dont une belle eau forte de- Hillmacher, ornent celle publication qui paraîtra juste au moment où le Comice agricole va réunir à B'iurg tant d'clrangers. Nous faisons d'autant plus volontiers l'éloge de celte œuvre de mérite i p e l'auteur et l'éditeur sont do nos amis, et que nous l'avons imprimée. A. V: ÂmlVINGTRINIER, directeur-gérant.