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412 INSCRIPTION DE NÉRONDE. pendant la guerre civile de Vitellius et de Vespasien, laissa une histoire des événements de son temps, qui a mérité d'être citée par Tacite. (Hist. III. 28, 28.) Mais le plus illustre représentant de cette noble famille fut M. Valerius Messala Corvinus, l'un des amis de Brutus, auprès duquel il combattit à la bataille de Philippes (42 ans avant Jésus- Christ). Gracié par les triumvirs, Messala devint plus tard l'ami d'Auguste et l'un de ses premiers généraux. Consul en 31 avant Jésus-Christ, nous le voyons ensuite revêtu des fonctions de pro • consul d'Aquitaine, en 28 et 27 avant notre ère. Poète, historien, grammairien, orateur, Messala partagea avec Mécène l'honneur de protéger les lettres. Horace et TibuUe furent de ses amis et le nom de Messala se retrouve sans cesse dans les élégies de ce dernier. Sa mort a été fixée vers l'an 3, avant ou après Jésus- Christ. La famille Messala était l'égale des premières de Rome, et les Césars ne dédaignèrent point son alliance. La fille de M. Valerius Messalinus Barbatus épousa l'empereur Claude, et devint la trop fameuse Messaline. Mais il restait aux Messala assez de titres de gloire pour leur faire pardonner la honte de l'indigne mère de Britannicus. Aux jours de sa décadence, comme aux plus beaux temps de la République, Rome se fit un honneur de conférer les plus hautes fonctions aux membres de cette famille. Flavius Valerius Messala était préfet de la ville sous les empereurs Arcadius et Théodose (1). Pendant près de huit siècles, depuis le jour où le défenseur de Messine prit le surnom de Messala, ce nom illustre apparaît à vingt reprises dans les fastes consulaires, et cette liste glorieuse ne se ferme qu'au VIe siècle, par le nom d'Ennodius Messala, consul en l'an 506 de notre ère. Comment ce grand nom de Messala se retrouve-t-il dans nos pays, sur un monument dont aucun historien du Forez n'a signalé l'existence ? Est-ce un descendant de l'ancien gouverneur d'Aqui- taine, qui est venu mourir dans une obscure bourgade de la Gaule romaine? Ne serait-ce pas plutôt quelqu'un de ses affran- (1) Gruter. i, p . 174.