Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 392                ENLÈVEMENT DES TABLEAUX

  leurs tableaux dans votre galerie, malgré vos réclamations,
  il aurait bien fallu s'en tenir a des regrets et subir dans cette
 ville une loi semblable a celle qu'on imposait à Paris.
     « Mais quand les troupes qui étaient a Lyon n'ont rien
 redemandé, que ce soit la Direction du Musée de Paris qui
  reprenne les tableaux pour les rendre, cela ne paraît en au-
  cune façon ni régulier ni convenable.
     «Le droit que revendique le secrétaire du Musée de Paris
 sur tous les tableaux des départements est aussi fort singulier.
     « Ces tableaux, envoyés dans les villes de deuxième et
  de troisième rang pour leurs Musées fondés par des arrêtés
  du gouvernement et par des lois, ont été pris, non dans la
  grande galerie du Musée royal, mais dans les dépôts du Lou-
  vre, qui étaient alors propriété nationale et sous la main du
  ministre de l'Intérieur.
     « Ce furent les ministres de l'Intérieur qui provoquèrent
  les décrets de répartition, et si le conservateur du dépôt, qui
  le devint, par suite, delà grande galerie, intervint dans cette
  affaire, ce ne fut que pour faire emballer les tableaux sur les
  ordres du ministre, qui paya ou fit payer les frais de l'opération.
      « Les tableaux furent donnés sans retour, et, fussent-ils
  sortis de la grande galerie elle-même, ils eussent tout a fail
  cessé de faire partie do ceux sur lesquels le directeur a le
  moindre pouvoir.
     « Tout cela est évident, d'après la nature même et des
  actes et des choses. Je suis entré dans cette explication pour
  vous mettre en état de répondre aux nouvelles lettres de la
  Direction du Musée (royal). Tout doit rester en place jusqu'k
. nouvel ordre, et s'il y a des stipulations qui vous doivent
  encore faire perdre des tableaux, c'est h moi qu'il convient
  qu'elles soient notifiées, et vous sentez que si j'élève des
  réclamations a cet égard, ce n'est pour avoir le triste honneur
   de rendre, mais par l'espoir que j'ai de pouvoir conserver. »