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ORIGINES DE LCGDUSNUM. 363 Le son retentissant de ma trompe Fera gémir loulc la montagne (1). Fief de temps immémorial, Bannins fut créé chef-lieu d'une circonscription seigneuriale des Dombes, en 1653, d'une com- mune du département de l'Ain, en 1789, à la place d'Antan ou Antans, aujourd'hui Alhaneins, prieuré, puis paroisse (2). Villa sous l'Empire, il avait dû succéder à l'un de ces établissements concédés par les Arvernes, les Edues et les Sequanes, dont j'ai parlé précédemment. Cette villa, comme toutes les villas latines, se composait de deux parties distinctes : l'œdes, la demeure du maître, et l'ergastulum, l'exploitation (3). Après la domination burgonde et franque, l'œdes devint le fief, l'ergastulum le prieuré, germe de la paroisse ; et, dans le cours de cette époque transi- toire, l'un et l'autre prirent le suffixe ang ou ing : Bann-m, Antnn-ing (4). La dernière localité même n'était très-probable- ment que la forme primitive haut, bcantan « les collines, » plu- riels de bann, beann, dépouillée de sa lettre initiale : 6-Antan; et cette aphérèse s'explique comme en^-bolena, Bolènej 4-steni- dum, Stenay,- Oc-tasiacum, Thoizy ; M'r-banium, Bayne, etc. (5). Bann charpente l'Or&an-dale, la mystérieuse aïeule de Cabil- lonum (6) et les Vill-Or&ame et Xill-Eurbane des Edues et des (1) Athenseum français, n» 5 1 , 22 décembre 1855, p. 1105. (2) M. Guigue, Fiefs et paroiss. de Varr. de Trévoux, aux mots Alhaneins et Baneins. (3) Nous avon? retrouvé à la limite des Dombes, dans son nom intégral, une de ces anciennes exploitations serves ; nous la donnons plus loin. (4) M. Guigue (ouvr. cit.) offre ces variantes: Antanes, Antnnens, An- taignieu, Anthaneins ; la carte de Cassini Anthenans. (5) M. 3. Quicherat, Format, franc, des anc. noms de lieu dans la Rev. de l'instruct. publ., 1866. (6) te préfixe et les deux éléments, tous indo-européens, existent encore dans le néo-celtique : w, le, beann, bann, hauteur, et tal, toi, tyl, dans Saint-Isidore tol-es, en const. dal, dol, front, prééminence, saillie exubé- rante : Ar-beann-dal « le sommet avancé, le cap », désignation conforme à la position assignée. Antérieure à l'époque cymrique qui vit naître Ca-