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CHRONIQUE LOCALE. Cheveux et barbe grisonnants. Front élevé. Teint un peu pâle. Yeux gris-bleu. Bouche au coin moqueur. Nez original. Menton BÊTK. Signe particulier : du cœur. Nature du crime : POÈTE. C'est bon la poésie, quand on la fait comme cela. Aussi ne pouvons-nous résister au désir d'enregistrer encore le sonnet suivanl, qui n'est pas inédit, tous les journaux de Lyon et pro- bablement de Paris, Font publié, mais il est si joli, si bien dans la situation actuelle, qu'on sera bien aise de le retrouver dans la Revue, au siècle prochain, quand il n'y aura plus de débats. 11 est adressé à un chroniqueur parisien, en lui envoyant la der- nière édition des Figulines. Ami, laissons les petits vers ; Il s'agit bien vraiment-de gloses Sur le vin, l'amour et les roses ! Dieu nous fait ses yeux de travers. Vois se plisser les fronts moroses ; L'orage gronde aux cieux couverts, Et mille avant-coureurs divers Sonnent l'heure des grandes choses. Fermons les pages du loisir ; Quand la main s'apprête à saisir Le glaive, abhoré de la plume, Que faire d'un livre coquet ? Rien — que des bourres de mousquet. ., Je t'offre à ces fins mon volume. — Lyon qui peut si fièrement exposer ses poésies à côté de ses étoffes, a non moins brillamment triomphé dernièrement avec le propulseur à roue intérieure, (système Salmon) dont les expériences ont complètement réussi sur cette même Saône, dans ce même poétique bassin de l'Ile-Barbe et de Fontaine où, au siècle dernier, le marquis de Jouffroy avait résolu le problème de la navigation par la vapeur. Aujourd'hui, notre marine légère, non contente de faire le service de l'Exposition parisienne, est appelée à servir la civilisation sur les vastes fleuves de la Chine. C'est du chantier de la Mouche que va partir la flotille destinée aux armements pacifiques de Saigon. — Le grand concert annuel de Luigini a été digne de notre éminent chef d'orchestre. Le mérite des exécutants, l'affection qu'on porte au bénéficiaire, étaient des motifs suffisants pour attirer la foule. Un autre attrait, cette année, était offert aux Lyonnais. M. Luigini avait eu l'heureuse pensée de-faire connaî- tre quelques fragments du grand opéra inédit du Guide chêne, dû au talent de notre regretté compatriote Jules Ward. L'at- tente des amateurs n'a point été trompée et on a salué les beautés d'un ouvrage dont nous aurons sans doute la représentation complète l'année prochaine. Si le Gui de chêne triomphe de Té-