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296                    JACQUES DE VINTIMILLE.

Maro, sur la côte génoise, Jeanne, sa fille unique, qui
avait épousé, plusieurs années auparavant, Melchior
Bernard, seigneur de Montessus, gouverneur de la cita-
delle de Chalon (1). Jeanne ne recueillit sans doute que
la moindre partie de l'héritage paternel, et c'est dans
cette prévision que Vintimille avait écrit ces lignes, où
l'on aime à retrouver la belle réponse de Phocion aux
envoyés du roi Philippe (2) : « Dieu ... m'a donné une
« fille, de laquelle je vois sortir de la lignée pour ma
 « consolation. Des biens, il y en a peu; mais à suffi-
 » sance de ma vie. Il y en a assez pour mes héritiers,
 « s'ils s'adonnent à bien , et trop , s'ils s'adonnent à
 « mal (3). »

   Il fut inhumé auprès de sa femme, en la chapelle des
Gros, dans l'église de Saint-Michel, à Dijon. L'église
existe encore, mais la chapelle a changé de destination,
et la pierre tumulaire a disparu. Quelle inscription fut
mise sur cette pierre? On ne sait. UnDijonnais, Jean
Girard, en composa deux, en vers iambiques, qui paru-
rent dans son recueil d'épitaphes. Le père Jacob les rap-
porte dans son ouvrage sur les écrivains illustres de
Chalon (4), mais elles sont tellement amphigouriques,
qu'elles ne méritaient pas d'être conservées.
   Il eût suffi d'inscrire sur la tombe de Vintimille les
deux vers suivants, que nous avons pris pour épigraphe


   (1) M. Abel Jeandet, dans sa Vie de Pontus de Tyard (Paris, 1863, in-8°,
p. 87), dit que la famille de Monlessus existe encore en Bourgogne.
   (2) Cornélius Népos, Phoc, c. i.
   (3) Discours des hommes illustres, etc.
   (4) Ludovici Jacob, de Claris seriptoribus cabilonensibus libri III (Paris,
Sebast. Cramoisy, 1652, in 4°, p. 31).