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290 ENLÈVEMENT DES TABLEAUX C'est afin de consacrer cette époque que ce tableau a été commandé par le gouvernement. Lyon, sous les traits d'une, mère éplorée, est gisante auprès du monument qu'elle a élevé aux mânes des braves qui l'ont défendue. Elle est en- vironnée du reste de ses enfants. Celui qui est à ses côtés, pâle et amaigri, retient a peine la navette (outil de l'ouvrier tisseur) prête à s'échapper de ses mains. Celui-là , noyé de larmes, semble ne pouvoir soutenir l'éclat des rayons qui frappent soudainement sa vue, tandis qu'un autre, plein d'es- pérance, tend les bras et sourit au héros dont la main se- courable relève leur mère infortunée. Ce héros la console en lui ramenant le Commerce et les Arts, La Poésie célèbre ce bienfait et déploie une banderole sur laquelb on lit ce vers de Y Enéide : « 0 fortimati ! quorum jà m mœnia surgunt « Le génie de l'Architecture montre à celui du Commerce le nouveau plan de la place Bellecour. D'autres (génies) dési- gnent par leurs attributs l'industrie du fabricant d'étoffes et l'art du dessinateur. Les drapeaux et les palmes de la Vie' toire terminent ce cortège. On aperçoit dans l'éloignement des ouvriers construisant de nouveaux édifices. L'aurore d'un beau jour brille sur le sommet du coteau de Fourvières et dissipe les ténèbres qui couvrent la ville. Parmi les ruines* on voit encore le tronc mutilé de la statue du dieu du Com* merce, qui est encore sur son piédestal. « Cette composition est simple et nette: le peintre a bien observé les convenances dans les détails. La Ville de Lyon après le siège de ia cité, en 1793, et qui concouraient à la décoration de la place Louis le Grand, au centre de laquelle s'élevait la statue équestre de ce monarque. Celle-ci f ut,comme on sait, renversée en 1792, puis remplacée par une autre, en 1825.