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                     CHRONIQUE LOCALE.


    — Allez-vous à Tours? allons-nous à Tours ? telle est, en ce moment,
la question que s'adressent les typographes de la France entière.
Hélas! les malheureux, à l'opposé des augures de Rome, ils ne peuvent
se regarder, les uns les autres, sans pleurer. Pour conjurer les dangers
qui les menacent ils ont suivi le conseil do Bérenger et convoqué un
congrès à Tours. Le congrès les sauvera-t-il? on le désire sans l'es-
pérer. Les pruneaux sont d'ailleurs complètement étrangers à l'évé-
nement.
    A tout hasard, les typographes lyonnais viennent de reconstituer
leur chambre syndicale-,
    '— La position des imprimeurs n'est pas seule menacée ; celle du
 Mont-d'Or paraît aussi précaire. Un soulèvement s'est produit au nord
 de la dent de Verdun, et l'on se demande si l'ère des volcans va recom-
mencer? MM. Faisan et Loeard, les savants auteurs delà. Monographie
géologique du Mont-d'Or, en ce moment sous presse, se sont rendus
 sur les lieux et ils ont examiné ce phénomène avec un intérêt mélangé
 d'une certaine, inquiétude. On comprend, en effet, 'que si le Mont-
 d'Or se changeait en Vésuve, leur livre demanderait un complet rema-
 niement.
     — Autre phénomène. Le 6, nous avons eu, de neuf à onze heures,
 une très-belle éclipse. Comme conséquence, un peu d'obscurité et
 beaucoup de froid. Grande consommation de verres noircis. Ceux qui
 n'ont pas bien vu devront attendre à 1870.
     — Troisième et dernier phénomène. Ces jours derniers, à Anthon,
 au confluent du Rhône et de la rivière d'Ain, les souris ont dévoré un
 troupeau de moutons. Les grands journaux ajoutent que le berger
 aurait été heureusement sauvé.
     — La clôture de l'exposition des Amis-des-Arts aura lieu le 17.
 Parmi les jeunes artistes lyonnais qui se sont 'plus particulièrement
 révélés cette année, on doit citer MM. Bidault, Chenu, Gautier,
 Malaval, mis hors de pages. La sculpture a fièrement exposé deux
 bustes, de MM. Flandrin'et Bonnefond, par MM. Fabisch et Bonnet.
 La ville de Chàmbéry a commandé à M. Borner un tableau du mariage
 de Philibert-le-Beau, avec Marguerite d'Autriche, la pieuse fondatrice
 de l'église de Brou. Le grand tableau de cet artiste, la seule toile his-
 torique de l'exposition, Bonne de Bourbon et Amôdée VII accom-
 pagnant les restes mortels du comte Vert à Haute-Combe, appartient
 à M. le marquis Albert Costa de Beauregard, et est destiné au château
 de la Motte, une des grandes résidences de la Savoie.
     —L'appel adressé par le Salut public aux artistes lyonnais,'à l'occasion
 du don récent fait à la bibliothèque du Palais-des-Arts, par M. Pon-
  fchus-Cinier, a été entendu. M. Duclaux, qui occupe un rang si élevé
 parmi les peintres de paysage et d'animaux, vient d'offrir à la ville,
 pour le même établissement, une série d'eaux-fortes très-remar-
 quables, gravées par lui-même, d'après ses toiles les plus estimées.
     Les aquafortistes lyonnais auront ainsi doté la bibliothèque d'une
 collection des plus intéressantes. Commencée par l'excellent professeur
 Thierrat et par M. .1. Baron, dont l'Å“uvre ne renferme pas moins
 de 167 pièces, enrichie par MM. Pontîius-Cinier et Duclaux, cette