Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
216                    JACQUES DE V1KT1MILLE.

      A. tous coups me sembloit veoir la poignante pointe
      De la dague meurtrière estre à mon gosier jointe.
      Brief, fust que je-dormisse ou prinse le repas,
      Toujours frayeur de mort me suyvoitpas à pas. . .
      Parquoy sans nul esgard, tu te mettras à lire
      j Comme juge esbahi ) ce que j'ay pu escrire (1)


  Le Carmen saturnalitium      n'est qu'une sorte d'épitre
familière, mais pleine de grâce, de bonhomie et de fi-
nesse. Maclou ayant été appelé auprès du roi pour affai-
re (2), Vintimille lui souhaite un heureux voyage, et lé
prie d'aller visiter leurs communs amis,

                                  leur donnant à l'entrée
       Un millier de saluts, en recevant aussi.

   Peut-être, lui dit-il, entre-mi les risées, car vous ne
travaillerez pas toujours, vous arrivera-t-il à l'un ou à
l'autre de prononcer mon nom, mais sur le ton de l'amitié ;


   (1) Si le privilège de l'imprimeur n'attribuait expressément à Trédéhan
la version française du Carmen saturnalitium, nous inclinerions à penser
qu'elle est de Vintimille lui-même, surtout après avoir lu cette dédicace.
Dans un siècle où l'érudition était comme inséparable des talents,il n'était
pas rare qu'un poète publiât ainsi ses productions dans plusieurs langues
à la fois.
   (2) Il s'agissait sans doute du démêlé que Popon et le conseiller de Ré-
court, commissaires députés du roi pour l'exécution àcVèdit de pacification,
eurent arec Gaspard de Saulx-Tavanncs, en 1563. Pcpon avait assisté, le
27 janvier 1561, à la conférence tenue en présence du roi entre les doc-
teurs catholiques et les ministres de la religion réformée, et dans laquelle
on s'était principalement occupé du cuite des images. Voir l'abbé Papillon,
Bibliothèque des auteurs de Bourgogne (Dijon, 1745, in-fol., 2 e partie,
pag. 164 et suiv.).