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JACQUES DE VINTIMILLE. 215 huguenot, athée : Homo doctus, disait-on, sed verus atheus. C'est vers cette époque que Vintimille composa son Carmen satiirnalitium, (poème saturnal), dont le titre contient peut-être une allusion à la licence effroyable de ces temps de fanatisme. Il est dédié à Maclou Popon, et je me figure que Vintimille le lui envoya comme un de ces légers présents que l'on faisait à ses amis pendant les Saturnales romaines. Ce poème latin comprend environ deux cents vers. Il parut à Lyon en 1564 (1), accompa- gné d'une traduction en vers français, par Pierre Tré- déhan, Angevin, qui avait inséré dans le même volume une traduction du dialogue de Platon, intitulé Thêagès, ou De la Sapience, et une épître envers français, adressée à Vintimille. Vintimille, de son côté, avait écrit, à la suite du Carmen satiirnalitium, les vers suivants, qui servent comme de préambule à la traduction française de ce poème : A Maclou Popon. conseillier, etc. ÉP1GEAMME. Je sçay que si, Maclou, tu fais ta douce lime Passer dessus ma lourde et raboteuse rime, Tu trouveras de quoy fascheusement limer : Aussi le temps auquel je me mis à rimer Ne pouvoit apporter qu'un grossier style et rude. Tu sçais que le poète ayme la coye estude, J'estoy de tous cotez par guerres tourmenté : Le carme doit de crainte estre tout exempté, (1) I! doit avoir été composé vers la fin de 1562, car le privilège du roi qui en autorise l'impression esl (Su 5 janvier 1563,