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JACQUES DE VINTIMILLE SVITE (1). Qui ne la connaît, cette douloureuse, cette sanglante histoire des discordes civiles qui ont déchiré notre patrie pendant la seconde moitié du seizième siècle ? Les rui- nes qu'elles ont amoncelées sur notre sol subsistent en- core, au milieu de ruines plus récentes. Sous la minorité de Charles IX, une famille illustre, celle des princes de Lorraine, plus populaire, plus influente que celle du roi, ose aspirer à la couronne, et, pour y atteindre, déploie toutes les ressources de son génie. Sauver la foi catholi- que, affermir la monarchie, tel est le prétexte dont elle colore ses entreprises ; chasser les Valois du trône, en éloigner les Bourbons, tel est le secret de sa politique. Catherine de Médicis, mère du roi, qui administre les affaires du royaume comme régente, quoiqu'elle n'en ait pas le titre, seconde en les maudissant, ces ducs de Guise qu'elle redoute : elle ménage, pour les leur opposer, les chefs du parti calviniste, qu'elle hait. Mais, pour l'hon- neur de la France, Michel de l'Hospital était alors investi de la dignité de chancelier. Né à Aigueperse, en Auver- gne, d'un médecin qui suivit le connétable de Bourbon dans son exil, il n'avait pu rentrer lui-même en France que grâce à l'intervention du cardinal de Lorraine. Cette circonstance n'affaiblit point son dévouement au roi et à (1) Voir les précédentes livraisons.