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EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS-DES-ARTS. 167 Le défaut de ces façades tient aux influences d'une époque sans doctrines sûres, et non aux artistes, dont les dispositions sont paralysées par cette atonie intellectuelle. Il leur manque la puissance de la synthèse, ce que l'on nommait autrefois une belle ordonnance, c'est-à -dire l'ordre et la clarté dans la dispo- sition de toutes les parties et leur fusion dans un ensemble har- monieux et approprié à la destination de l'édifice. La belle ordon- nance semble un secret perdu ; on peut s'en convaincre en je- tant les yeux sur les gravures qui représentent le nouvel Opéra en construction à Paris. Cela nous coûtera cher, et nous autres provinciaux pour lesquels il n'est pas fait, nous pourrions nous consoler en riant sous cape de ce dévergondage de lignes, de co- lonnes , d'ordres divers , de toitures de toutes formes, dômes, frontons, attiquesj tout cela papillotant comme un décor. Et c'est peut-être avec une intention narquoise que l'architecte bâ- tît le dehors comme les machinistes bâtissent les palais de car- ton de l'intérieur. Une belle ordonnance, on peut en voir des exemples remarquables à Lyon : la façade de l'Hôtel-Dieu, sur le quai ; celle de l'église de Saint-Just, et celle de [la maison Tolo- zan. § 3. — Ce n'est pas la peine d'en parler. Des bustes, des sta- tuettes; il y a d'excellentes choses, mais tout cela est la monnaie de la statuaire véritable. M. Cubisole avait fait en ivoire une fi- gure d'Eve, d'une beauté et d'une pureté de style antique. Elle est partie pour la grande Exposition. § 4. — Quatre ou cinq tableaux où figurent des pianos, des cors ou des guitares. — Guy d'Arezzo, de M. Jacquand, entouré d'enfants de chœur fort peu liturgiques, comme eût dit J. Bard, et dont les types ne rappellent guère le moj'en âge. § S. — Voir la liste des natures mortes et des animaux. Y ajouter des intérieurs de cuisine fort bien reproduits, de M. Bail, Chauche, Faivre, etc.