page suivante »
LE SCARABÉE INDÉCHIFFRABLE. 153 qui n'est que le -véhicule du soleil; je néglige la guitare, qui n'est que la confirmation du signe suivant; je néglige tout ce qui me gêne... et pourrait entraver l'explication, et je lis: RA, MA, SA Ramsès! C'est un cartouche royal. — Ah! par exemple, je serais curieux de voir comment vous pouvez lire Ramsès dans tous ces signes. — C'est bien simple. Le soleil s'appelle ra, tout le monde connaît Ammon-soleil, Ammon-ra; la déesse qui tient un fouet... — C'est une pioche. — La déesse qui tient un fouet est la déesse de la justice, Thma, dont les Grecs ont fait Thémis. Enfin, le crocodile s'appelle encore en arabe Timsah, ce qui nous fait bien Ra- Thma- Timsah, par contraction Ra-ma-tsa, et enfin, pour dire comme les Grecs, RAMSÈS. III. Une fois à Paris, je fais des empreintes exactes de mon scarabée, j'en envoie aux égyptologues de Berlin, à ceux de Londres, et je vais moi-même consulter un habile lec- teur d'hiéroglyphes. — Vous avez là un spécimen fort curieux, me dit le savant français. — Oui, mais que signifient les caractères qui y sont tracés ? — Je ne sais pas. A ces mots, mon étonnement est à son comble. Un savant qui ne sait pas! C'est inouï. — Je ne sais pas, répond-il. Il ne faut pas croire que nous ayons le don de divination. A part une cinquantaine de signes dont la signification est bien établie, le reste n'est que problématique. — Ah, bah !