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FONTAINES. 141 cée à l'origine mystérieuse du Loiret, au fond de ces ombrages touffus que leur maître ouvre si libéralement aux voyageurs ; elle vivifierait leur solitude, sans la trou- bler, et ne serait point en désaccord avec le château qui la domine. Tout près de Lyon, en face de Brignais, j'aper- çois une source que la science a devinée, puis bordée des plantes étrangères les plus rares : Castalie ne dédaigne- rait pas d'y présider, et plus d'une Muse s'y trouverait en bonne compagnie. Et pourquoi les bassins, qu'alimen- tent la source devenue ruisseau rapide, ne se change-, raient-ils pas, au milieu des prés verdoyants, en un de ces nymphées où l'architecte déploie tout l'art qui lui est propre? M. Chenavard nous rappelle que les Grecs appelaient nymphées des grottes qu'ils croyaient habitées par des nymphes. Les Crcesus d'Athènes et de Rome les ornaient souvent de colonnades et de statues ; et la ville, qui sait unir depuis longtemps « les ondes du Permesse et celles du Pactole, » n'est point indigne d'imiter ce luxe gra- cieux. Donnez à M. Chenavard des eaux abondantes, la nature et lui feront le reste. Il a déjà fait exécuter un élégant nymphée chez M. Th. B..., à St-Didier. J'aime- rais qu'il en fit bientôt un autre pour cette hospitalière villa de Saint-'Rambert, qui semble recueillir les plus belles eaux du Mont-d'Or. Je n'y voudrais ni le vaste salon découvert de la planche ix ('tome 1er), si gracieu- sement partagé en demi-cabinets par des pilastres ioni- ques, tantôt isolés, tantôt géminés, ni le bassin quadran- gulaire de la déesse Hygée, (II, pi. ix), dont s'est emparée, je crois,, la source minérale de Charbonnières. Mais le Génie de l'arboriculture serait dans son domaine, à l'origine de ces tranquilles cascades, au milieu de ces bocages d'arbres toujours verts, plantés et nourris avec