page suivante »
114 " JACQUES DE VINTIMILLE. nommé Rhyndacénus (1), son parent, n'avait pas dédai- gné, dans son zèle pour l'avancement des lettres, de cor- riger des épreuves d'imprimerie, avant que François I er l'eût chargé de former, avec Guillaume Budé, la biblio- thèque de Fontainebleau. Jacques, dans sa première jeu- nesse , avait connu ce vénérable vieillard ; il l'honorait comme un père, et avait toujours son exemple devant les yeux (2). . Cependant Vintimille avait dépassé l'âge de trente ans, et il ne s'était pas encore préoccupé sérieusement de l'a- venir. De ressources personnelles, il n'en avait point ; ses protecteurs pouvaient lui être enlevés par l'âge, par la maladie ; quant à sa propre famille, elle était disséminée ou disparue. Disons, pour n'y plus revenir, dans quelle situation elle se trouvait. Trop cruellement éprouvée, madame de Vintimille était morte en 1533, après avoir édifié le,s habitants de l'île de Malte par sa piété. Par une sorte d'intuition, dans la- quelle on crut voir une révélation surnaturelle, elle avait prévu le jour de sa mort, et béni, avant d'expirer, le ma- riage de sa fille, l'arcondesse Perretine, avec un gentil- homme rhodiot, de race noble et ancienne, nommé Théo- dore (3). Quant à Marc, frère aîné de Jacques, il rem- (1) Du fleuve Rhyndacus, en Phrygie, sur les bords duquel il était né. (2) Lascaris ille mihi consanguinitate propinquus, Pro pâtre q'uem colui, tune puer ipso, senem. Is gratus Mu sis, et rebus natus agendis, Non mage principûs quà m mihi charus erat. J. de Vintim., dans le recueil relatif à M. Popon. (3) Il s'était distingué pendant le siège de Rhodes : Te levir Théodore, Rhodos quo clara régente. Sœpè hostes yidit vertere terga suos. Vintim., dans l'élégie déjà citée.