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           ENCORE UN MOT SUR M. TRIMOLET,




    Sera-t-il permis à un obscur anonyme d'ajouter quelques lignes
à la mention un peu brève que la Revue du Lyonnais a faite
de l'homme exceptionnel qui vient de s'éteindre au milieu de
ses concitoyens oublieux et indifférents ? Doué de tous les dons
de la nature, Trimolet ne sut jamais tirer parti de son mérite, et
il n'obtint jamais aucune de ces distinctions honorifiques accor-
dées si souvent aux artistes de talent. Il ne fut d'aucune Société,
d'aucun Cercle, d'aucune Académie; entouré d'amis, il n'eut pas
de protecteurs. Toute intrigue, toute sollicitation lui semblait
au-dessous de lui. Ses intimes seuls jouissaient de son vaste sa-
voir, et appréciaient la souplesse de son esprit. Bon de cœur, il ne
comptait jamais ses peines pour obliger. L'Administration de la
cité avait en lui un serviteur dévoué. Pendant quarante ans on
le vit faire partie du jury de l'Ecole des Beaux-Arts, et, si j'ose
le dire, on se rendait le plus souvent à ses avis. Enfin, pendant
plusieurs années, il fut de la Commission des Musées.
    Je ne ferai pas mention de ses nombreux ouvrages en peinture,
la Revue en a donné dernièrement la consciencieuse nomencla-
ture , je me bornerai ici à déclarer qu'archéologue distingué, il
était au service de quiconque avait besoin de ses lumières, que
 sa porte était ouverte à tous, et que même l'importunité indis-
 crète ne trouvait jamais chez lui que bonne grâce, exquise dis-
 tinction, politesse gracieuse et empressement bienveillant. Sculp-
 teur, graveur, poète, écrivain humouristique, érudit profond, il a
 laissé des souvenirs de ses diverses aptitudes , de ses talents di-
 vers. Une œuvre curieuse qui révèle toute la finesse de sa plume
 et de son burin est cet album précieux, dont il n'existe qu'un
 exemplaire, qu'il fit pour son bon et fidèle ami Charles Michel, et
 qui se trouve aujourd'hui entre les mains de M. Poulot, capitaine
  d'état-major.