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74                          NÉCROLOGIE.

la correction et le goût qui ont rendu célèbre le nom de M. Louis
Perrin, laissait bien loin derrière lui cette foule d'ouvrages de
pacotille sortis des officines parisiennes, dont le luxe bourgeois
n'est bon qu'à parader sur une table de salon ou dans des vi-
trines du jour de l'an. Ce n'est pas à dire que Y Histoire du Beau-
jolais soit à l'abri de la critique. Api es quatorze ans de réflexions,
 si l'auteur avait pu recommencer son travail, il l'eût sans doute
 enrichi de nouveaux aperçus, de notions plus positives. On ne
 finitjamais un ouvrage de ce genre; chaque joui ajoute uneligne
 aux lignes tracées la veille, et d'ordinaire ces documents n'arri-
 ventjamais avec plus d'abondance que lorsque la tâche du typo-
 graphe achevée ne laisse plus à l'auteur que la ressource des car-
 tons et des appendices. Néanmoins, tel qu'il est, l'ouvrage était
 utile, intéressant, laissait entrevoir les trésors enfouis dans nos
 chroniques locales et ouvrait une voie suivie dès lors avec zèle
  par d'aulres compilateurs.
     Au point de vue typographique, M. Perrin a fait mieux depuis
  en se rapprochant davantage des modèles du XVIe siècle, et en
  élaguant les petites illustrations de détail. Néanmoins, quelques-
  uns des ornements empruntés soit aux monuments, soit à la nu-
  mismatique ou reproduisant des vues de Villefranche ou de
  Beaujeu, sont exécutés avec un goût parfait et une grande finesse
  de gravure.
     La partie la plus importante est sans contredit la généalogie
  historique des sires de Beaujeu, qui occupe à elle seule le 1 er vo-
  lume. Dans le second, qui contient une sorte de dictionnaire to-
  pographique des paroisses du Beaujolais, l'auteur suit pas à pas
  le manuscrit de Louvet, et il eût été à désirer qu'il lui donnât plus
  d'extension en passant en revue, soit l'architecture si originale
  des châteaux et des églises, soit en étudiant les transformations
  de l'état politique et agricole de cette contrée depuis l'époque ro-
  maine, qui y jeta de profondes racines, jusqu'ànos jours. On re-
  marquera toutefois dans ce volume une dissertation intéressante
   sur l'autel d'Avenas, sur l'emplacement de Lunna et sur le vi-
  trail de la maison de laBessée. M. de la Carelle fut assez heureux
  pour retrouver et acquérir le témoin delà transmission du Beaujo-