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INVASION DU FOREZ. 71 de septembre de la môme année, une nouvelle taille de vingt francs onze gros et demi d'or fut levée pour la réparation du château, sur l'ordre du châtelain Jean des Rues» Ce der- nier impôt fut employé : 1° à payer quinze francs à Jean Bressant, pour construire un pilier en pierre, chaux et sable, dans le mur du château, derrière la maison d'André Chevrot, et pour refaire un mur en pisé ; -2° deux francs au même, pour refaire à neuf le pont-levis du château, qui était tombé dans les fossés ; 3° un perpalian (perpalianum) fut payé au sieur Jean Frado, pour avoir, sur l'ordre du châte- lain, fixé les chaînes du pont levis au fond des fossés du dit château ; pro piverligare calenas in aqud fossalorum dicli easlri; 4°enfin il fut encore payé, sur leproduii de cette taille, cinq sous tournois a un messager envoyé par le châtelain, qui apporta des nouvelles des Anglais : pro quodarn nuntio misso apud Forum per dictum castellanum, qui apportavil nova Anglicorum. L'emploi de la taille levée en 1394 nous apprend que les Anglais étaient maîtres de la campagne aux environs de Feurs ; ils serraient même la ville de si près qu'un messager, envoyé du château de Clepé à Feurs par le maître d'hôtel de notre comte, eut besoin d'un sauf-conduil des Anglais pour par- courir sans danger l'espace de trois kilomètres qui sépare ces deux localités : pro quodam nuntio misso de CUipiaco apud Forum per dominum magislrum hospiiîi, super asse- guramento Anglicorum. Le précieux registre où nous avons puisé ces détails s'ar- rête à l'année 1394; en faut-il conclure que les remparts et le château de Feurs avaient été mis en état de résister aux Anglais , et que dès lors, le maintien de cet impôt était inutile? Je crois au contraire que ni les travaux de défense ordonnés par le châtelain Jean des Rues, ni les impôts que les habitants avaient supportés pour mettre leur ville en état de résister n'avaient eu le succès qu'on en attendait.