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                       INVASION D£ FOREZ.                     69

 faisait entrevoir, et je le sens assez intéressant pour en faire
 part aux lecteurs de la Revue du Lyonnais.
    Ces documents consistent en un registre in-folio, tenu
 pendant les années 138Y à 1394. Il contient la répartition,
 entre tous les habitants de Feurs, des impôts qui furent
levés chaque année pour réparer les remparts et le château
 de Feurs, afin de mettre la ville en état de résister aux
Anglais. Ce registre renferme, de plus, à la suite de chaque
répartition, l'emploi qui fut fait des deniers perçus, soit
dans l'intérêt de la patrie commune, le Forez, soit dans
 celui de Feurs en particulier.
    Les pages de ce registre qui renferment la répartition de
l'impôt, et par conséquent, les noms des habitants de
Feurs à cette époque et leur fortune relative, ne sont pas
sans intérêt pour cette localité, mais les notes sur l'emploi
des deniers me paraissent bien plus importantes et jettent
quelque lumière sur une époque assez obscure*
    Les Anglais, retirés en Auvergne, avaient conservé bonne
souvenance des oisons de Forez, qu'ils avaient plumés en
1357. Ils abandonnèrent les forts de l'Auvergne qu'ils occu-
paient encore en 1387, dit Froissard, franchirent les mon-
tagnes qui nous séparent de cette province et envahirent
notre plaine jusque sur la rive gauche de la Loire. Denis de
Beaumont, bailly de Forez, profitant de l'obstacle que le
fleuve devait apporter a leur invasion, ordonna en 1387 l'im-
position d'une taille sur Feurs, pour la fortification et la
clôture de la ville : Ex quo forlificatio et closura Fort fuit
ordinata. Cette taille devait aussi pourvoir au salaire du
portier du château et du guêteur (on appelait ainsi celui qui,
du haut d'une guérite, veillait a la sûreté de la ville). Cet
impôt était réparti entre tous les habitants par les prud'hom-
mes de Feurs et du mandement. Il y avait, comme de nos
jours, des répartiteurs urbains et forains. Le registre où
nous puisons ces renseignements nous a conservé leurs