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                    DE LA RUE SAINTE-HÉLÈNE.                              45

Lorsque la Fête-Dieu coïncidait avec celle de la nativité
de saint Jean-Baptiste, l'église de Lyon avait un jubilé.
La fête de Pâques, en 1734, tombait au 18 avril ; mais
comme ce devait être le jour de la pleine lune, dans
lequel les Juifs célèbrent la pâque, et que les chrétiens ne
pouvaient pas avoir l'air de judaïser, le pape Clément XII
renvoya le jour de Pâques au dimanche suivant, 28
avril. Par suite de ce changement, les deux fêtes susdites
se rencontrèrent le même jour Le premier jubilé eut
lieu en 1451, le second en 1546, le troisième en 1666,
le quatrième en 1734, et le cinquième se célébrera en
1886. Deux autres églises, dans le monde chrétien,
avaient le privilège d'un jubilé : celle du Poy, chaque
fois que la fête de F Annonciation se trouvait le Vendredi-
Saint, et celle de Saint-Jacques-de-Compostelle, lorsque
la fête de son patron tombait un dimanche. Le premier
jubilé ne durait qu'un jour, et le second l'année entière,
afin probablement de donner aux nombreux pèlerins le
temps de le gagner.
 • Dans cette année 1734, le jour de la Passion se trouva
 donc le 23 avril, fête de saint Georges ; le jour de Pâques
 le 25 avril, fête de saint Marc, et la fête-Dieu le 24 juin,
 fête de saint Jean. Cette succession de dates donna nais-
 sance au quatrain suivant, qui doit nous paraître un peu
 naïf :
                     Quand Georges Dieu crucifiera,
                      Quand Marc le ressuscitera,
                     Et lorsque Jean le portera,
                      Grand jubilé dans Lyon sera.
  (Instruction sur le jubilé de l'église primatiale de Lyon. 1734) (1).

   (1) Cette instruction sur le jubilé est attribuée au P. Colonia, né à Aix,
le 26 août 1660, mort à Lyon, le 12 septembre 1741.