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JACQUES DE VINTJMILÃ/B. 31 les recueils que publiaient en commun Clément Marot, Mellin de Saint-Gelais et les poètes de leur société (1). A l'instar de l'antiquaire du Choul, son ami, et du célèbre Jean Grollier, il possédait une bibliothèque précieuse et un cabinet d'objets rares et curieux(2). C'est auprès de ces savants hommes, c'est dans un milieu si favorable au développement d'un jeune esprit, que George de Vauzelles commença l'éducation de son pupille. Passionné lui-même pour les belles-lettres, il avait rapporté de ses voyages de précieux manuscrits grecs (3), et s'occupait alors à rédiger le récit des évé- nements dont, comme un autre commandeur de Rhodes, le bâtard de Bourbon, il avait été l'un des héros (4) avant (1) Voir notamment ie recueil intitulé: Blasons anatomiques du corps féminin faits par divers auteurs (Lyon, François Juste, 1537, in-16; réimprimé avec d'autres blasons, en 1807 et 1809, à Paris, par Méon.) Voir aussi les éditions données par Jean de Tournes, au seizième siècle, des Å“uvres de Louise Labé et des Rymes de Pernette du Guillet. — Jean de Vauzelles ne mettait pas toujours son nom en tête de ses ouvrages ; il y substituait souvent ces mots : D'un vray zèle ou Crainte de Dieu vauil zèle. Ces sortes de devises ou anagrammes étaient alors fort à la mode, surtout à la cour de Marguerite. (2) Lettere seritte aPielro Aretino, tom. II, p. 414 et suiv. (3) « Tant y a, dil: Guillaume du Choul, en parlant du Colosse de Rhodes, que sommairement j'en diray ce que j'en ay tiré d'un livre grec fort an- cien, toutesfois acéphale, qu'autresfois me presta feu messire George de Vauzelles, chevalier de Rhodes, commandeur de la Torrette, et qu'il avoit, autresfois apporté de Grèce, mon voisin et singulier amy, et duquel je n'ay voulu taire le plaisir qu'il me feit, pour avoir esté en son vivant homme libéral de ce qu'il avoit à l'endroit de tous ses amys. » Discours de la Religion des anciens Romains (Lyon, Guillaume Roville, 1557, grand in-4", p. 194). (4) « Egrcgium sanè de se spécimen exhibuit » , dit en parlant de George de Vauzelles, J. Fontanus, de Bellu Rhodio ( Paris, Christian Wechel, 1540, Hb. II, p. 7 1 ) .