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28                     JACQUES DE V1NTIMILLE.

Emblèmes (1) , à la manière du jurisconsulte Alciat. Il
fit partie d'une société littéraire qui se forma à Lyon,
sous le nom <¥ Académie de Fourvière ou l'Angélique,
et où se réunissaient habituellement les personnes les
plus distinguées par leurs talents et la culture de leur
esprit: les de Lange, les de Villeneuve, les Patarin,
les Fournier, qui arrivèrent aux plus hauts sièges de
la magistrature (2) ; le poète latin Jean Voulté, le cé-
lèbre littérateur et imprimeur Etienne Dolet, l'anna-
liste Symphorien Champier, l'antiquaire du Choul, Mau-
 rice Scève (3), le lieutenant-général du roi du Peyrat,
 enfin, malgré sa vie errante, le père de notre poésie,
 Clément Marot ; et à côté d'eux, comme pour stimuler
 leur verve, toute une pléiade de femmes spirituelles
 et charmantes: Sybille et Claudine Scève, celle-ci pre-
 mière femme de Mathieu (4) ; Catherine de Vauzel-

  (1) Voir les Lettere scritte al signor Pietro Arelino da molti signori,
communità, donne di valore, poeti et altri excellentissimi spiriti (Venezia,
Franccsco Marcolini, 1551, 2 vol. in : 8°, tome II, page 417 et suiv.)
   (2) Ils devinrent tous les quatre premiers présidents.
   (3) Maurice Scève, beau-frère de Mathieu de Vauzelles, comme on le verra
plus loin, descendait des marquis de Scèva, ancienne famille du Piémont,
qui était venue s'établira Lyon, au quinzième siècle, avec beaucoup d'au-
tres illustres familles étrangères. Poète distingué, il exerça, selon Pasquier,
une certaine influence sur la littérature de son temps, et fut l'ami par-
ticulier de Clément Marot, qui lui adressa plusieurs pièces de vers. Il avait
deux frères, très-lettrés aussi. Elevé par ses concitoyens à la dignité
d'échevin, il dirigea les fêtes qui signalèrent l'entrée solennelle du roi
Henri II et de Catherine de Médicis à Lyon, en 1548. Sa devise était:
Souffrir, non mourir, On peut consulter sur Maurice Seève et sur ses ou-
vrages le P. Colonia, Hist. litt. de Lyon, t. II, p. 513-517; l'abbé
Goujct, Biblioth. franc, t. XI, p. 442-452; Estiennc Pasquier, Kecher-
ches de la France, VII, 6 ; enfin, l'abbé Pernetli, les Lyonnais dignes de
mémoire.
    (4) Sybille et Claudine, sœurs de Maurice Scève, avaient, paraît-il, un