Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
i'Â                          ARMOIRIES.

ancien. Mais reconnaissons aussi que ce fier lion s'en-
dormit d'un sommeil profond, sans plus faire parler de
lui, durant la longue nuit du moyen-âge, et qu'il ne se
réveilla enfin qu'au commencement du XIII e siècle, au
bruit des énergiques clameurs de l'affranchissement de
nos pères.
   Or, M. Debombourg, en présentant le détail des varia-
tions que ces armoiries ont subies, prétend qu'au XI e siè-
cle, sous la domination temporelle des archevêques, l'écu
de la ville était de gueules au lion d'argent grimpant (1)
tourné à deoctre, et que le Chapitre de Saint-Jean mettait
une couronne comtale sur la tête du lion en signe de son
pouvoir temporel.
   Est-ce bien sûr qu'au XI e siècle ce blason existât déjà
ainsi qu'il vient d'être décrit ? Et ne serait-ce pas plutôt
en 1220, lorsque les habitants de Lyon, s'étant assemblés
pour la première fois, se constituèrent en Commune, après
avoir élu leurs magistrats, qu'ils prirent pour armes sur
leur sceau un lion lampassé d'argent sur champ de
gueules? C'était en effet un signe de leur émancipation,
 un énergique emblème de la force et du courage (2). Ce
 fut alors que le nom latin de LUGDUNTJM fut remplacé par
celui de LEONA dérivant du premier emblème, d'où est
venu naturellement plus tard celui de Lyon.

   (1) En langage héraldique, on dit rampant et non grimpant, et l'on
n'indique pas que le lion est tourné à dextre, ce qui est sa position
ordinaire. Ainsi on dira correctement : de gueule au lion d'argent, ce
qui veut dire suffisamment, pour ceux qui connaissent cette langue,
que le lion est debout, c'est-à-dire rampant et tourné à dextre.
                                                      M. DE V.
  (2) Il ne faut pas confondre un sceau, terme général qui indique toute
empreinte scellant un acte, avec une armoirie, signe distinctif d'une
personne ou d'une corporation (plus tard) noble et exerçant certains
droits inhérents à la noblesse.                         M. DE V.