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398 Vallicr; mais, entraîné, dès ses premiers pas dans la carrière, par un goût passionné pour la chimie appliquée aux arts, il quitta ses malades pour aller suivre à Paris les leçons des plus savants professeurs de chimie : il fut le disciple et l'ami de Fourcroy, de Vauquelin et de Berlholel. Après un séjour de plusieurs années dans là capitale, il revint dans sa ville natale fonder un établissement pour le bknchînient des toiles par un procédé nouveau. C'était dans les premiers mois de l'année 1794, à cette époque fameuse où la France, avec l'énergie d'un grand peuple qui veut être libre, opposait à l'Europe conjurée un déploiement de forces jusque-là sans exemple. L'a- telier de M. Raymond était à peine formé, qu'un ordre du comité de salut public envoya le savant chimiste dans les départements du midi hâter et diriger, en qualité d'inspecteur général, la fabrication des poudres et salpê- tres. II suspendit ses travaux de blanchiment des toiles, et alla remplir, avec le zèle d'un citoyen dévoué aux intérêts de son pays, la haute mission qu'il venait de recevoir. Celte mission finie, le comité de salut public, où siégeait Fourcroy, lui fit offrir la place de commissaire des poudres; mais, pénétré des avantages que pouvait avoir pour la science et l'industrie la continuation de ses expé- riences de blanchiment, il refusa et reprit à Saint-Vallier des travaux que les circonstances l'avaient seules forcé d'interrompre. Ces expériences n'ayant pas répondu à l'espoir qu'il en avait conçu , il les suspendit encore, et, en janvier 179S, il retourna à Paris suivre les cours de l'Ecole normale, où professait tout ce que la France offrait alors de plus distingué dans les sciences et dans les lettres (1). De l'Ecole normale , il passa à l'Ecole polytechnique comme préparateur et répétiteur de chimie : il rappelait avec une sorte de complaisance que c'était lui qui avait dressé le premier appareil de chimie dans cette école, célèbre. Il publia dans le Journal des Mines, sur la nature des propriétés de l'acide nitreux, un Mémoire qui obtint le suffrage des savants. Il fit connaître aussi, par des articles insérés dans les Annales de Chimie, un procédé nouveau pour se procurer promptement et à peu de frais une plus grande quantité de gaz hydrogène phosphore. et ( r ) L'Ecole normale fut créée par une loi du 9 brumaire an III ( 3 o octobre 1794); ou- verte dans l'amphithéâtre du Jardin des Plantes le Ier pluviôse suivant ( ao janvier 1795). Elle avait pour but de former des professeurs et d'apprendre l'art d'enseigner, Lagrange,Laplace, Monge, Haûy, Daubenton, Bertholet , Thouin, Buachc 3 Mentelle, Volney, Bernardin de Saint- Pierre, Sicard, Garât, Laharpc , y professaient et enseignaient l'art de professer.