page suivante »
444 FÊTE DU CHEVAL FOL. Claude de Rubys est, je crois, le seul de nos anciens chro- niqueurs qui soil entré dans quelques détails sur l'origine de la fête du Cheval fol. Ceux qui ont écrit depuis n'ont pu en en parler que d'après lui (1), et ils ont presque tous déna- turé le sens de ses paroles. Je me bornerai donc à extraire ce qu'il a dit sur ce sujet dans le chapitre X du quatrième livre de son Histoire de Lyon : '• Reste le Cheval fol de la Pentecoste, d'où chascun désire sçavoir l'occasion , et je n'ay veu encores nul qui se soit mis en deuoir et aye sceu ou voulu les en esclaircir. le dirai donc ce que i'en ay apris autrefois d'vn petit discours escrit à la main en vieil langage François, et dédié à messire Humbert de Varey (2), lors abbé d'Aisney, par un de Campis (3), no- taire apostolique et royal, que ledit abbé avoit retiré en son abbaye, lors de ceste sédition populaire dont nous parlerons icy bas , et qui me fust longtemps a communicqué par un religieux d'Aisney, qui disoit l'auoir tiré des Archives de la- dite abbaye. Et estoit intitulé, ly Sédition de Lyon. Il se faut donc souuenir de ce que nous auons louché en l'histoyre de Lyon (livre 3 , chap. XLVII), que l'an 1403, régnant en (1) Pernelti, Lyonn. dignes de mem. , I , ISO > Poullin de Lumiua, Abr. chron., année 1402 , Clerjon , Hist. de Lyon , III, 431. Voyez aussi les Ar- chives du Rh., tome iv , pages 467 et suiv. (2) Humbert de Parer, élu abbé d'Ainay, en 1307 , mourut le 13 mai 1313 , après s'être démis. H. du Teins, Cierge de Fr., iv, 394. (3) Il est extrêmement fâcheux que Rubys ne nons ait pas donné le texte du discours de de Campis ; la perte de son manuscrit que le temps nous a envié est vraiment à déplorer, non seulement par ceux qui s'occupent de no- tre histoire , mais cent fois plus encore par ceux qui se livrent à des éludes archéologiques.