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270 temps de l'évèque Leiderade qui, vers la fin du VIIIe siècle, transféra la chaire pontificale à l'église de Saint-Etienne (1). Celle-ci devait plus lard céder, à son tour, sa dignité à Saint- Jean. L'église Saint-Nizier, où l'art fraternise avec la religion et se réjouit avec elle, ce sanctuaire si complet et si noble de l'architecture opulente du XVe siècle, ce trésor national que tant de capitales envient à la seconde capitale du royaume de France, forme aujourd'hui l'une des paroisses les plus opulen- tes, les plus populeuses et les plus riches en piété de la ville de Lyon. Elle fut placée, dans le TI e siècle , sous le vocable de Saint-Nizier, évêque de Lyon, mort en 573, qui y fut inhumé. Le chapitre de cette basilique fut fondé en 1305 par l'arche- vêque Louis de Yillars , et le monument, tel que nous le voyons maintenant, bâti dans le XVe siècle, par un citoyen de Lyon, nommé Renouard (2).— Le nom du citoyen qui a payé la construction du temple s'est perpétué, et celui de l'artiste qui s'est illustré par un véritable chef-d'œuvre architectoni- que , est resté dans l'oubli !.. Les artistes du moyen-âge son- geaient peu au retentissement que leur nom pourrait obtenir dans la postérité : ils ne travaillaient point pour eux, mais pour Dieu : leur amour de la gloire n'avait rien qui s'appliquât à l'individu ; ils voulaient créer une œuvre admirée de tous , et n'avaient pas d'autre ambition ; leur amour-propre était social. Ce monument, dont la monographie serait longue, offre les caractères de l'architecture religieuse du temps , formulés avec éclat. Rien de calme, de suave, de riche et d'harmo- (1) Cette église avait été bâtie dans le Ve siècle par Patient, évêque de Lyon. Elle fut chapelle royale sous les rois bourguignons et siège épiscopal sous Charlemagne ; elle touchait aux basiliques de Saint-Jean et de Sainte- Croix. (2) Rien ne prouve que Renouard ait, de sa bourse , commencé et encore moins fini Saint-Nizier, on ne doit le considérer que comme un de ses plus puissants coopérateurs.