page suivante »
36? i 8 o 3 , et dont il relut sans doute de nouveau la formule touchante. Jusqu'à la fin, et pendant les années qui sui- virent, nous l'avons toujours yu allier et concilier sans plus d'effort, et de manière à frapper d'étonnement et de respect, la foi et la science, la croyance et l'espoir en la pensée humaine et l'adoration envers la parole révélée. Outre cette vue supérieure par laquelle il saisissait le fond et le lien des sciences, M. Ampère n'a cessé, à au- cun moment, de suivre en détail, et souvent de devancer et d'éclairer, dans ses aperçus, plusieurs de celles dont il aimait particulièrement le progrès. Dès 1800,, au sortir de la séance de l'Institut du lundi 27 février ( j'ai sous les yeux sa note écrite et développée), il n'hésitait pas, d'a- près les expériences rapportées par MM. Gay-Lussac et Thénard, et plus hardiment qu'eux, à considérer le chlo- re (alors appelé acide muriatique oxigéné) comme un corps simple. Mais ce n'était là qu'un point. En 1816, il pu- bliait, dans les Annales de Chimie et de Physique, sa classification naturelle des corps simples , y donnant le premier essai de l'application à la chimie des méthodes qui ont tant profité aux sciences naturelles. Il établissait entre les propriétés des corps une multitude de rappro- chements qu'on n'avait point faits, il expliquait des phé- nomènes, encore sans lien, et la plupart de ces rappro- chements et de ces explications ont été vérifiés depuis par les expériences. La classification elle-même a été admise par M.Chevreul dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, et elle a servi de basj à celle qu'a adoptée M. Beudant dans son Traité de Minéralogie. Toujours éclairé p a r l a théorie, il lisait à l'académie des Sciences, peu après sa réception, un mémoire sur la double réfraction, où il don- nait la lc-î qu'elle suit dans les cristaux, avant que l'ex-