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solennité, saus que nos administrateurs ayent songea la ren-
dre plus efficace, ou à y suppléer par des moyens plus sûrs
et moins avilissants pour l'homme honnête et laborieux.
Cette ressource éphémère entretient dans la classe des ou-
vriers cet esprit de désordre domestique qui leur fait dissi-
per l'argent qu'ils gagnent pendant le temps de la santé et du
travail, sans songer à faire la plus petite réserve pour le temps
de la vieillesse et des infirmités. L'enfant a tant de fois en-
tendu répéter à son père : J'ai deux maisons en ville : VHôtel-
Dieu et la Charité, qu'il croirait déroger s'il n'adoptait pas
tous les articles de foi de sa famille ; aussi l'apprenti, en en-
trant en profession , ne se propose-t-il d'autre but que celui
 de pourvoir à son existence journalière jusqu'à l'âge requis
 pour entrer dans son asile. Cette idée détruit l'émulation ,
 étouffe le génie et l'enthousiasme, et réduit les ouvriers à la
 barbarie du Sauvage de Montesquieu.
    Les économistes et les écrivains ont assigné diverses théo-
 ries pour remédier à ces inconvénients : les tontines, les dé-
 pôts de mendicité , les secours à domicile , et enfin l'établis-
 sement de Sainte Perrine, à Chaillol, près Paris, inventé
 par M. Duchayla. Toutes ces institutions n'ont qu'un but
 borné ; elles ne procurent que des aliments viagers, tandis
 que l'honnête homme aime à se survivre dans ses enfants, et
 ne fait consister son bonheur qu'à leur laisser le fruit de ses
 économies et de son travail ; elles ont encore le défaut de
 réunir des hommes sous le même toit, ce qui est tout à fait
  opposé à l'esprit de la vieillesse.
     Sire, nous venons présenter à Yotre Majesté le projet
  d'un établissement qui réunit tous les avantages des institu-
  tions anciennes et modernes à beaucoup d'autres qui ont
  échappé , jusqu'à ce jour , à la pénétration des administra-
  teurs , et n'est susceptible d'aucun inconvénient, ni dans son
  but, ni dans son exploitation.
     Il faut admettre : 1° qu'à Lyon, aucun établissement parti-
  culier n'aurait la confiance des ouvriers. Leur éloignement