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396 r a t , il fit la découverte qui fera vivre son nom parmi ceux des hommes dont s'honore notre industrie. Voici comment il rend compte de cette époque mémorable de sa vie. « Un prix de 5o,ooo f. fut proposé par le gouvernement pour la découverte d'un procédé à teindre la soie et la lajne en bleu, sans indigo et sans pastel. Ce problême était sans contredit le plus difficile à résoudre de tous ceux qu'avait offerts jusques là la chimie manufacturière. J'eus la témérité d'en entreprendre la solution et le bon- heur de réussir. C'est , de mes recherches , celle qui m'a le plus préoccupé et à laquelle j'ai demeuré le plus de temps je passais du découragement à l'espérance , comme ce voyageur épuisé à qui la fascination du mirage donne de nouvelles forces, mais qui s'aperçoit bientôt qu'il est le jouet d'une illusion. Lorsque par des essais souvent répétés je me fus bien assuré du succès de mon procédé, je teignis une partie de soie assez considérable, avec laquelle je fis fabriquer une pièce d'étoffe que j'adressai à Chaptal, pour qu'il voulut bien la mettre sous les yeux de l'empereur , et la présenter ensuite à la société d'encouragement pour l'industrie na- tionale. Je reçus de Sa Majesté un à compte de 8,000 fr. à titre d'encouragement (1) et comme une marque de sa munificence ; la société d'encouragement me décerna une médaille d'or pour prix de ma découverte. „ Il n'emploie que quelques lignes pour pai-ler de cette découverte et s'excuse d'en avoir déjà trop dit. Exploitée (1) M. Raymond avait payé à divers fabricants à peu près la même somme pour des soies qu'ils lui avaient confiées et qu'il avait mises , dans ses essais. hors d'état de pouvoir être employées.