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r a t , il fit la découverte qui fera vivre son nom parmi
ceux des hommes dont s'honore notre industrie. Voici
comment il rend compte de cette époque mémorable de
sa vie.
   « Un prix de 5o,ooo f. fut proposé par le gouvernement
pour la découverte d'un procédé à teindre la soie et la
lajne en bleu, sans indigo et sans pastel. Ce problême
était sans contredit le plus difficile à résoudre de tous
ceux qu'avait offerts jusques là la chimie manufacturière.
J'eus la témérité d'en entreprendre la solution et le bon-
heur de réussir. C'est , de mes recherches , celle qui m'a
le plus préoccupé et à laquelle j'ai demeuré le plus de temps
je passais du découragement à l'espérance , comme ce
voyageur épuisé à qui la fascination du mirage donne de
nouvelles forces, mais qui s'aperçoit bientôt qu'il est le
jouet d'une illusion.
   Lorsque par des essais souvent répétés je me fus bien
assuré du succès de mon procédé, je teignis une partie de
soie assez considérable, avec laquelle je fis fabriquer une
pièce d'étoffe que j'adressai à Chaptal, pour qu'il voulut
bien la mettre sous les yeux de l'empereur , et la présenter
ensuite à la société d'encouragement pour l'industrie na-
tionale. Je reçus de Sa Majesté un à compte de 8,000 fr.
à titre d'encouragement (1) et comme une marque de sa
munificence ; la société d'encouragement me décerna une
médaille d'or pour prix de ma découverte. „
   Il n'emploie que quelques lignes pour pai-ler de cette
découverte et s'excuse d'en avoir déjà trop dit. Exploitée

  (1) M. Raymond avait payé à divers fabricants à peu près la même somme
pour des soies qu'ils lui avaient confiées et qu'il avait mises , dans ses essais.
hors d'état de pouvoir être employées.