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dant l'hiver. C'est encore, hélas ! tout à fait de circonstance
aujourd'hui.
                 Tandis qu'autour de nos grands feux,
                 De ces bons feux, rouges de braise,
                 Nousnous chauffons tout à noire aise,
                 Il est de pauvres malheureux
                 Qu'un froid cruel pénètre et glace.
                 Quandle pain manque en leur grenier,
                 Il faut aller le mendier ;
                 Alors ils vont de place en place ,
                 Ou, blottis dans un coin, tremblants ,
                 Tâchent d'attendrir les passants ;
                 Mais ceux-ci couverts de fourrure
                 Et munis d'un ample manteau ,
                 Sous lequel l'hiver même est chaud ,
                 Disent : «La saison est trop dure
                  < Pour que l'on puisse s'arrêter. »
                   i
                 Ils courent, sans rien écouter ,
                 Au large feu qui chez eux brille.
                 Le pauvre rentre en son logis,
                 Ses membres de froid engourdis ,
                 Mais pour lui nul feu ne pétille.

                Plaindre les pauvres , c'est trop peu ;
                Soyons leur appui tutélaire :
                Riches, donnez à la misère
                Le pain , les vêtements, le feu.
   Nous terminerons par une légère observation : elle nous
est fournie par la conversation entre un petit garçon d'un bon
caractère et une petite fille boudeuse. Deux enfanls se querellent
au sujet d'une image ; pour amener sa sœur à lui demander
pardon , le petit garçon ne trouve rien de mieux que de lui en
promettre deux. N'est-ce pas là développer l'égoïsme et l'envie
que de nous exciter à une bonne action ou au repentir par
l'appât d'une récompense, au lieu de nous y pousser par la
conscience de nos torts réels. Le précepte qui découle de cette
moralité ne nous semble pas non plus bien saisissable pour
de jeunes intelligences.