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mot d'encouragement, à tels artistes qu'elle r e j e t t e , on se
renferme dans de froids aperçus généraux qui n'apprennent
rien à ceux qui s a v e n t , et qui n'offrent à ceux qui ne savent
p a s , que l'ennui d'insipides répétitions ; et d'ailleurs, s'il se
trouvait quelqu'un d'assez hardi pour passer par-dessus ces
 considérations , sa témérité serait-elle la preuve qu'il possède
les qualités exigibles dans un écrit qui se présente au public
avec le but avoué de guider son goût et ses jugements? Ne
faudrait-il pas alors , que , dans une analyse sévère et raison-
 née , chaque œuvre , prise s é p a r é m e n t , fut jugée d'après les
principes de l'art, aidés d'une habitude d'observation., d'un
goût sûr , formé par l'étude des chefs-d'œuvre antiques , des
productions des grands maîtres, et par la fréquentation assidue
 des ateliers ? On demandera qu'une certaine pratique des se-
 crets du métier permette au critique , en signalant un défaut,
 d'indiquer les moyens de l'éviter. Toutes les qualités dont
 nous ne signalons que les plus indispensables , pour juger du
mérite d'une Exposition, sont-elles donc si communes , pour
 que tout individu qui peut écrire un feuilleton ou une b r o -
 chure , en soit nécessairement doué. A Paris même , où ceux
 qui écrivent sur les arts sont proportionnellement moins nom-
 breux qu'à Lyon ; combien l'ont fait avec succès ? L'un n'a
 guère porté ses jugements , justes d'ailleurs, qu'à l'aide de
plaisanteries d'ateliers ; l'autre frondeur et tranchant, quoi-
 que fort habile , a plus écoulé ses sympathies que la justice.
 Le reste s'est traîné sur leurs traces. Il n'y a donc guère que
 Ch. L e n o r m a n d , q u i , de nos jours , a fait sur la p e i n t u r e ,
 quelque chose de réellement bon et utile. Mais faudra-t-il
donc rester muets en présence-d'une Exposition , parce que
l'homme capable d'en parler sciemment nous manque ? Tout
individu, quelque médiocrement organisé qu'il s o i t , n'a-t-il
pas le droit de se prononcer sur les œuvres adressées au pu-
blic ? Nous vous l'accordons , s'il nous donne son avis comme
l'expression de son g o û t , mais nous ne voulons pas que , le
formulant dogmatiquement, il le donne au public comme ju-