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fesseur de physique et de chimie à l'Ecole centrale de
l'Ain, il dut aller s'établir seul à Bourg, laissant à Lyon
sa femme souffrante avec son enfant. Les correspondances
surabondantes que nous avons sous les yeux, et qui com-
prennent les deux années qui suivirent, jusqu'à la mort
de sa femme, représentent pour nous, avec un intérêt
aussi intime et dans une révélation aussi naïve, le journal
qui précéda son mariage et qui ne reprend qu'aux appro-
ches de la mort. Toute la série de ses travaux, de ses
projets, de ses sentiments s'y fait suivre sans interrup-
tion. A peine arrivé à Bourg, il mit en état le cabinet
de physique, le laboratoire de chimie, et commença du
mieux qu'il p u t , avec des instruments incomplets, ses
expériences. La chimie lui plaisait surtout; elle était, de
toutes les parties de la physique, celle qui l'invitait le
plus naturellement, comme plus voisine des causes. Il s'en
exprime avec charme : « Ma chimie, écrit-il, a commencé
aujourd'hui ; de superbes expériences ont inspiré une es-
pèce d'enthousiasme. De douze auditeurs , il en est resté
quatre après la leçon. Je leur ai assigné des emplois, etc. »
Parmi les professeurs de Bourg, un seul fut bientôt par-
ticulièrement lié avec lui; M. Clerc, professeur de mathé-
matiques , qui s'était mis tard à cette science, et qui n'a-
vait qu'entamé les parties transcendantes, maïs homme
de candeur et de mérite, devint le collaborateur de
M. Ampère, dans un ouvrage qui devait avoir pour titre:
Leçons élémentaires sur les séries et autres        formules
indéfinies. Cet ouvrage, qui avait été mené presque à
fin, n'a jamais paru. C'est vers ce temps que M. Ampère
lut dans le Moniteur le programme du prix de 60,000 fr.
proposé par Bonaparte, en ces termes : « Je désire don-
ner en encouragement une somme de 60,000 fr. à celui