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M les isole presque de la foule. C'est, m'at-on dit, le signe paf lequel l'église enseigne aux époux qu'ils doivent habiter insé- • pârablement ensemble et que leur union est indissoluble. Un nouveau marié me racontait, il y a quelques jours, que le plus doux moment de la cérémonie est celui-là , et que sans le respect dû au lieu saint et aux assistants, il eut embrassé sa femme de grand cœur lorsqu'il se vit seul avec elle sous le même voile...... Soyez sous un parapluie avec une femme aimée, l'effet est plus voluptueux encore, vous êtes seul avec elle malgré la foule des passants. Le parapluie alors est pour vous comme celle chaumière au milieu d'un bois ou d'un désert dont parlent les poètes et romanciers. Com- bien de timidilés il a rendues audacieuses ! Combien de cœurs froids il a loul-à -coup embrasés ! Pour peu que vous donniez au parapluie une inciinalion suffisante pour cacher votre aimable compagne , elle ne craindra plus les regards indiscrets, vous lui direz sans l'irriter ce qu'elle u'eût pas autrement écoulé, vous pourrez donner à vos regards une expression plus amoureuse; et puis^ Madame ou Mademoi- selle est parée, elle se presse contre vous pour que pas une goutle de pluie ne tombe sur sa toilette. Quelle volupté de senlir son cœur battre contre voire bras, d'effleurer de voire haleine le salin de sa joue qui n'ose reculer. Oui, sans doute, ce serait une longue et intéressante histoire que celle du parapluie d'un Lovelace. Oh ! le parapluie ! le parapluie ! VII. J'allais continuer ainsi et dire combien le parapluie con serve de fraîches toileltes , combien il évite de rhumatismes, etc., etc., lorsque je fus arraché lout-à -coup de ma rêve- rie par cette brusque apostrophe : Eh ! bien , damné , quand vous convertissez-vous ? Je fus tout étonné de me trouver dans