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105 etlieretiques. Au dessous estoit l'Enfer où se voyoyent quel- ques diables et Lucifer leur maistre, accoustrés selon le des- sein-des iesuites. La fin du ieu estoit de contrefaire un iuge- ment dernier, puis le sauuement des uns et la damnation des autres. Touts les théâtres dressez au collège des iesuites es toient enuironnez de divers eschafaux pour les personnes de qualité qui payèrent largement la vue de celle Drollerie. Comme aussi tous les frais d'icelle furent fournis parles pères et mères dont leurs enfans iouoyent lors. « Le premier iour du ieu qui fut le septiesme d'aoust fut employé principalement à loger le Pape et ses adhérans au paradis de bois des iesuites, suyuant la sentence prononcée parleur nouueau dieu. Restoyent les mescreans et hérétiques quifurentreserués pour le lendemain. Auquel iour plusieurs pétards et autres renouuelees inuentions de Salmonée de- uoient contrefaire les tonnerres et esclairs, durant lesquels Lucifer et sa bande tireroyent les damnés en leur enfer. Ainsi qu'ils commencèrent à lascher leur premier pétard ou petit tonnerre iesuitique , le temps parauant serein se brouille tout à coup, vne nuée creue^ vne rauine d'eau s'espand et verse l'espace de deux heures sur les drolles du paradis et de l'enfer des loyolites. Leur idole ou nouveau dieu quille vitte- ment son eschafaut, suivi de sa cambrade , eslonné comme fut tout le reste des loueurs et des spectateurs, non seulement de la pluye du tout extraordinaire , mais aussi des vrais ton- nerres d'en haut et de la foudre qui tomba sur une maison proche de celle des iesuites, où elle fit du ravage , dont plu- sieurs des ioueurs fort effrayés depuis sont morts : et tient on compte de neuf ou dix des principaux au moins. Aucuns di- sent beaucoup d'avantage. Entr'autres, celui qui contrefaisoit Dieu, et celui qui jouoit le personnage de Lucifer, iellement emportez de maladie, pour s'estre trop eschaufez , que l'on a peu y remarquer le secret et redoutable iugement du Tout- puissant sur telles abominations et attentats exécrables contre celui qvii domine au ciel cl en la lerre. Les théâtres abandon-