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avaient fait dresser un théâtre avec des sièges et une grande table pour [es
magistrats qui devaient y présider, et pour les administrateurs qui devaient
ouvrir les billets, avec deux autres tables pour les greffiers et contrôleurs
qui devaient tenir registre des billets tirés. Les deux roues des billets des
personnes et des lots furent posées aux deux boute de la grande table , des
loges furent disposées tout autour de la salle pour les personnes de distinc-
tion ; le parterre était ouvert à tous venants. Après cette disposition , on prit
douze enfants de la Charité, dont chaque jour on en prenait deux au sort
pour tirer les billets, l'un de la boite des noms, l'autre de celle des lots.
Ces enfants se tenaient droits, à la vue de tous les assistants, entre la boîte et
le vérificateur de chaque côté.
    La boite des billets était à droite , et celle des lots à gauche; on tournait
l'une et l'autre plusieurs fois auparavant pour bien mêler les billets.
    Après quoi l'entant qui était à droite commençait à tirer un billet de nom,
lequel il donnait au proclamateur, qui le lisait à haute voix deux fois le nu-
méro et le nom ou devise , en même temps l'enfant de l'autre côté lirai
un lot, et le donnait au vérificateur, qui l'ouvrait et déroulait comme le
premier, et l'ayant montré aux assistants, le donnait à une fille de la Cha-
rité, laquelle disait à-haute voix : BLANC , si le billet était sans marque de
 lot, et l'enfilait dans l'ordre qu'il était sorti s le contrôleur du premier pro-
 clamateur des billets des noms le répétait, tandis que les quatre greffiers
 les marquaient sur leurs registres.
    Quand le billet présenté au vérificateur des lots se trouvait noir et marqué
d'un lot, ce vérificateur, après l'avoir montré, disait à haute voix : BON pour
une telle somme , et un des greffiers l'endossait et l'enregistrait avant qu'il
fût enfilé. Le soir on confrontait les registres des quatre greffiers pour voir
s'il n'y avait point eu d'erreur, et les administrateurs qui avaient reçu l'ar-
gent et donné les billets des noms déchargeaient leurs registres de ceux qui
avaient été tirés. .
   Après que tous les billets furent tirés, on les contrôla de nouveau avec les
billets enfilés de part et d'autre , ainsi que les registres des quatre greffiers,
pour vérifier les choses dans une parfaite équité que l'on ne peut assez louer,
non plus que l'assiduité et le travail infatigables des administrateurs, qui,
pour secourir les malheureux , ont donné des soins à cette affaire que Dieu
seul peut récompenser, puisqu'ils ne se sont proposés en lont cela que la
pure pratique de la charité , ce qui leur fit déterminer dans le bureau qu'au-
cun d'eux ne pourrait mettre daus ces loteries, afin qu'il ne semblât pas
que l'espérance d'aucun gain les y eût pu engager, et que toute leur con-
duite y parût aussi désintéressée qu'elle aurait été exacte et fidèle.