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dantes larmes. 0 vous, leur dis-je, en nie tournant de leur côté,
à vous qui êtes assurés de voir la céleste clarté, objet de
toute votre sollicitude; vous, en qui la grâce va bientôt faire
disparaître les écumes de votre conscience pour qu'ainsi rien
ne trouble plus le cours du fleuve de l'intelligence, dites-
moi (et ce me sera une chose agréable et chère) dites-moi s'il
est parmi vous une ame latine : peut-être lui sera-t-il avanta-
geux aussi que je le sache.
0 mon frère ! chacune de nous est fille de la cité véri-
table : mais tu veux dire qui ait vécu en Italie pendant le
temps de son pèlerinage.
Il me sembla que j'entendais cette réponse partir d'un peu
plus loin du lieu où j'étais , ce qui fit que je m'avançai davan-
tage de ce côté.
Parmi les autres , je vis une ombre qui paraissait être dans
l'attente et comme quelqu'un qui voudrait dire: Comment?
Elle portait son menton en avant selon la coutume des
aveugles.
Esprit, lui dis-je, qui fais effort pour te lever, si c'est
toi qui m'as répondu, fais que je te connaisse de lieu et de
nom.
Je fus Siennoise, répondit-elle, et j'expie, en ce lieu, avec
ceux-ci, les fautes de ma vie, pleurant vers le Sauveur qui
doit se donner à nous.
Je ne fus pas sage : bien qu'on m'appelât Sapla. Je fus tou-
jours plus joyeuse du mal d'autrui que du bien qui m'é-
tait personnel; et pour que tu ne penses pas que je te trompe,
écoute si je fus insensée, comme je te dis.
Lorsque j'étais déjà vers le déclin du cercle de mes années,
mes compatriotes allaient en venir aux mains , près de Colle,
avec leurs ennemis, et moi j'adressai à Dieu une prière qu'il
exauça. Les miens furent battus et réduits à prendre ane
fuite amère ; et moi, les voyant poursuivis, j'en ressentis une
joie sans égale, tellement que j'osai lever une tête auda-
cieuse , et comme fait le merle au prestige trompeur du pre-