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 rique ; car il y en avait deux , l'un pour la poésie et l'autre
 pour l'éloquence (1), M. Delandine a enregistré dans sa
 Bibliographie dramatique un certain nombre de programmes
de ces Actions. Peut-être eût-il été mieux de ne pas les con-
 fondre avec les pièces de théâtre, et de les classer par ordre
 chronologique dans un chapitre spécial qui aurait formé un
appendice non-seulement à son catalogue, mais encore à
l'histoire littéraire de notre ville.
    Au commencement du XVIIe siècle, le sujet de ces Actions
 était tiré de l'Ancien ou du Nouveau Testament-, car, à l'imi-
tation des pèlerins, qui avaient été nos premiers comédiens,
on joua aussi dans les collèges les Saints, la Vierge et Dieu,
autant pour édifier que pour récréer les spectateurs. Plus
tard on y joua les Grecs et les Romains ; mais le plus
souvent c'étaient des allégories à la plus grande gloire du
monarque ou des magistrats de la cité. Deux jésuites, le
P. Charonier et le P. Ménestrier, brillèrent dans ce dernier
genre sous Louis XIV. Leurs compositions, véritables mé-
lodrames , étaient mêlés de danses et de chants. Ces repré-
sentations eurent d'abord lieu en plein air, dans la cour des
classes ; mais comme elles étaient parfois contrariées par le
mauvais temps, on ne tarda pas à construire une fort belle
salle dans un corps de bâtiment qui était à l'angle septen-
trional de la rue Pas-Étroit el du quai de Retz. Cette salle,
qui n'existe plus et dans laquelle le démagogue Chalier avait
établi son club central, en 1793, s'appelait la Salle des jeux.
Mais j'oublie que je ne veux parler aujourd'hui que de la
représentation de 1607, et je me hâte d'y revenir. L'Action


   (1) Ce fut l'illustre et infortuné Barthélémy Aneau, massacré par 1* po-
pulace , le 12 juin 1561, et non en 1565, qui introduisit l'usage de ces exev
cices dans le collège de la Trinité. Il nous reste encore de cet habile profes-
seur deuxpiéces qui y furent jouées, l'une en 1537, l'autre en 1541; la
première est le Mystère de la Nativité, l'autre, le Lyon marchant. Voyez les
Nouveaux Mélanges de M, Breghot, pages 190 et suivantes.