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 le grand chemin de Bourg à Lyon , et dans laquelle il
 faillit être p e r d u ) , copié enfin au n e t , fut porté à Paris
 par M. de Jussieu, et remis aux mains de M. Delambre,
 revenu de sa tournée. Celui-ci le présenta à l'Institut, et
 le fit lire à M. de Laplace. Cependant M. Ampère, nom-
 mé professeur de mathématiques et d'astronomie, avait
 passé, selon son désir, au lycée de Lyon.
    Mais d'autres événements non moins importants, et
 bien contraires, s'étaient accomplis dans cet intervalle.
 Au milieu de ses travaux continus, de ses leçons à l'Ecole
 centrale, et des leçons particulières qu'il y ajoutait, on
 se figurerait difficilement à quel point allait la préoccupa-
tion morale, la sollicitude passionnée qui remplissait ses
 lettres de chaque jour. Il écrit régulièrement par chaque
 voyage du messager, la poste étant trop coûteuse. Ces
 détails d'économie, de tendresse, l'avarice où il est de
 son temps, l'effusion de ses souvenirs et de ses inquié-
 tudes, l'espoir, dans lequel il vit, d'aller à Lyon à quel-
 que courte vacance de Pâque , tout cela se mêle, d'une
Bien piquante et touchante façon, à son mémoire de ma-
thématiques, au récit de ses expériences chimiques, aux
petites maladresses qui parfois y éclatent, aux petites su-
percheries, dit-il, à l'aide desquelles il les répare. Mais
il faut citer la promenade entière d'un de ses grands
jours de congé : dans le commencement de la lettre, il
vient de s'écrier comme un écolier : Quand viendront les
vacances!

    « ... J'en étais à cette exclamation , quand j'ai pris lout-à-coup une réso-
lution qui te paraîtra bien singulière. J'ai voulu retourner avec (e paquet de
tes lettres dans le p r é , derrière l'hôpital, où j'avais été les lire avant mes
voyages de Lyon, avec tant de plaisir. J'y voulais retrouver de doux souvenirs
dont j'avais ce jour-là fait provision , et j'en ai recueilli au contraire de bien