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352 le grand chemin de Bourg à Lyon , et dans laquelle il faillit être p e r d u ) , copié enfin au n e t , fut porté à Paris par M. de Jussieu, et remis aux mains de M. Delambre, revenu de sa tournée. Celui-ci le présenta à l'Institut, et le fit lire à M. de Laplace. Cependant M. Ampère, nom- mé professeur de mathématiques et d'astronomie, avait passé, selon son désir, au lycée de Lyon. Mais d'autres événements non moins importants, et bien contraires, s'étaient accomplis dans cet intervalle. Au milieu de ses travaux continus, de ses leçons à l'Ecole centrale, et des leçons particulières qu'il y ajoutait, on se figurerait difficilement à quel point allait la préoccupa- tion morale, la sollicitude passionnée qui remplissait ses lettres de chaque jour. Il écrit régulièrement par chaque voyage du messager, la poste étant trop coûteuse. Ces détails d'économie, de tendresse, l'avarice où il est de son temps, l'effusion de ses souvenirs et de ses inquié- tudes, l'espoir, dans lequel il vit, d'aller à Lyon à quel- que courte vacance de Pâque , tout cela se mêle, d'une Bien piquante et touchante façon, à son mémoire de ma- thématiques, au récit de ses expériences chimiques, aux petites maladresses qui parfois y éclatent, aux petites su- percheries, dit-il, à l'aide desquelles il les répare. Mais il faut citer la promenade entière d'un de ses grands jours de congé : dans le commencement de la lettre, il vient de s'écrier comme un écolier : Quand viendront les vacances! « ... J'en étais à cette exclamation , quand j'ai pris lout-à -coup une réso- lution qui te paraîtra bien singulière. J'ai voulu retourner avec (e paquet de tes lettres dans le p r é , derrière l'hôpital, où j'avais été les lire avant mes voyages de Lyon, avec tant de plaisir. J'y voulais retrouver de doux souvenirs dont j'avais ce jour-là fait provision , et j'en ai recueilli au contraire de bien