page suivante »
LETTRE CLAUDE-FRANÇOIS MENESTRIER A UN DE SES AMIS DE PARIS , Sur rétablissement, à Lyon , d'une loterie de 700,000 livres pour secourir les malheureux et particulièrement les ouvriers en soie réduits à la misère par la stagnation du commerce et la disette des vivres causée par les guerres de Piémont et de Savoie , en 1699. MONSIEUR , Si quand je me séparai de vous pour venir à Lyon, tout Paris n'était oc- cupé qu'à s'entretenir du succès de la loterie que l'on venait d'y tirer en faveur de l'Hôpital Général, je trouvai à mon arrivée dans cette ville tout le monde dans l'attente de celle qu'on venait d'ouvrir pour la maison de la Cha- rité, dont l'institution, comme vous savez, a servi de modèle aux plus gran- des villes de France et d'Italie, lesquelles, après avoir admiré l'ordre et l'économie de cette maison établie en faveur des pauvres, ont voulu par une pieuse émulation suivre le même ordre et imiter la conduite que l'on y tient pour le soulagement des pauvres. Cette loterie était la seconde ouverte en faveur de cette maison. Elle avait été précédée d'une autre pour l'Hôpital Général, et toutes trois ont été exécutées avec tant d'ordre et de fidélité, qu'elles ont servi de règle à celles qu'on a proposées du depuis en plusieurs villes de France. Vous serez peut-être bien aise d'apprendre ce qui donna 26