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144 de ces assemblées mixtes présidées par le comte et par l'ar- chevêque ; telle est une charte du Carlulaire de Cluny ( cottée Â. f. 170. n° 34.) contenant la donation de plusieurs terres si- tuées dans le Lyonnais (pagus Lugdunensis) faite dans la 33e an- née du roi Conrad (À° 969), par une matronenommée Aïlmodis, en présence et sous l'autorité de Gérald , comte de Lyonnais, de Hugues, archevêque de Lyon } du vicomte Arnulfe et de plu- sieurs personnages ecclésiastiques et laïcs réunis en assemblée publique. Il eu était de même des grands plaids tenus par le roi Con- rad en personne ; ils étaient ordinairement composés des Evêques et des Comtes réunis en parlement ( conventus ). (Voy. Bouquet, ix, p. 696. A° 943). Il semble que l'usage de ces tribunaux ou plaids mixtes ne fût de droit commun , dans le royaume de Bourgogne jurane, que vers le milieu du Xe siècle, car antérieurement on voit les Comtes tenir leurs plaids et rendre des jugements sans l'intervention du pouvoir ecclésiastique. Dans le plaid tenu (A° 926) par le roi Rodolphe I I , père de Conrad et par Anselme, comte du Pais des Equestres (Nyon dans la Transjurane), où il est question des propriétés d'une veuve et d'un mineur, on ne voit point qu'aucun ecclésias- tique soit intervenu dans le jugement. (Voy. Cibrario, Doc. et Sigill.). Nous pourrions citer, en outre, dans le Lyonnais même, le jugement rendu par le Marchion Hugues contre Adhemar, vicomte du Lyonnais ( A0 943 ). C'est dans cette confusion apparente des pouvoirs et de la justice qu'il faut chercher le germe de la souveraineté tem- porelle des archevêques sur la cité de Lyon et sur son terri- toire. De fait, elle remonte bien plus haut que la bulle de l'empereur Frédéric I er (de l'an 1157), qui légalisa et ratifia Un état de choses préexistant, mais qui ne le créa pas. La haute naissance des archevêques Burchard. I et Bur- chard II, tous deux fils et frères des rois de Bourgogne, qui,