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offre toute l'aridité de la pensée artielle du XVIIIe siècle,
et ne mérite même pas qu'on le décrive. L'église est éclairée
par plusieurs fenêtres romanes , et la croisée par deux œils-
de-bœufs. Le jubé de la porte principale est surmonté d'une
arcalure trilobée que M. Benoît vient d'y poser. Ce monu-
ment, conçu sur une échelle fort médiocre , peul offrir 130
pieds de longueur dans œuvre, sur 40 de largeur. — Voilà
pour l'intérieur (1).—
   Les lignes générales et les profils de l'édifice ont mieux
conservé au dehors leur aspect byzantin. Ici, l'art du com-
mencement du XIIe siècle ou de la fin du XIe (2) se montre
encore avec son galbe et son orthographe propres. On entre
dans l'église par deux portes : l'une principale, tournée vers
l'ouest; l'autre latérale, tournée vers le nord. La porte
latérale est toute byzantine; sa voussure est riche et harmo-
nieuse. La porte principale est une restauration du dernier
 siècle ; elle est assez pure de style , mais elle ne se marie
nullement au caractère de l'édifice, à son type générateur.
Du reste,ici Une dévastation moderne a succédé à une dévas-
tation plus ancienne. Toute cette façade de l'église, qui est
le grand frontail, était décorée dans le goût de l'école byzan-
tine. Mais, à la fin du XVe siècle, un membre de la famille
Mascaranni fit édifier la tour ou campanille que nous voyons
aujourd'hui, destinée à servir de clocher. Les bases de cette
tour se noient dans la maçonnerie préexistante. C'est devant
ce clocher que la porte à fronton du XVIIIe a été plaquée.
Le sieur Degvinis a fait ici ce que, long-temps avant l u i ,

     [i) Je n'ai pas parlé delà chapelle du dépôt des morts qui est attenante à
 l'église , mais dont le point de communication avec elle a été bouché ; je n'ai
 point parlé non plus d'une chapelle qui s'ouvre dans l'édifice , sous le colla-
téral à gauche du spectateur ( côté de l'épître ) et où se célèbrent les saints
mystères, pendant la restauration architecturale.
    (2) Je serais porté à croire que les croisillons, le dôme , ne datent que du
commencement du XIIe siècle. Dans le XIe , les églises avaient encore le
plan basilical. Pour le dôme, l'ogive s'y montre et exprime déjà la tran-
sition à l'école du XIIIe siècle.