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    Eynard , pendant la Terreur, après le siège, ne fut point persécuté; il
vint même, eu 1795, habiter sa maison, place Saint-Clair; il fut témoin
des tristes événements de l'époque, des diverses réactions des partis. Le
souvenir de tous ces faits qu'il avait vus avec sang-froid, sans partager les
passions des acteurs, était resté gravé dans sa mémoire ; il taxait de partia-
lité et de mensonge toutes les histoires que nous possédons (1). Il vécut
en famille avec sa mère, une sœur dont le mari avait été victime de nos
désastres, et un oncle auquel il ferma les yeux à quelque temps delà. Il
assista à la reprise des travaux de la fabrique , les aida de tous ses efforts,
s'unit à quelques hommes dévoués qui avaient dans leurs recherches scien-
tifiques le même but que lui, l'intérêt général. Il était, en quelque sorte,l'élève
et l'ami de Philippe Lassale , mécanicien profond , habile dessinateur et
fabricant du premier ordre ; il se lia avec .Mollet et Gensoul et ils inventèrent
de concert l'instrument pneumatique, qui consiste en un tube garni d'un
piston jouant à l'intérieur et pouvant comprimer avec force l'air renfermé
entre ses parois. Au moyen de cet instrument, ils démontrèrent par une série
d'expériences la possibilité d'allumer un corps combustible par la seule com-
pression de l'air ambiant. Eyuard passa plusieursannées dans l'intimité de Ca-
 mille Pernon , Saunier et Tabard ; il protégea Raymond à son arrivée dans
 notre ville; ensemble ils se livrèrent à de nombreuses manipulations chimi-
ques concernant la teinture.
   Après la révolution , l'abbaye des daines de Saint-Pierre, devenue propriété
communale, lut transformée eu un conservatoire des sciences, arts et mé-
tiers, où l'on déposa tous les objets, soit d'utilité, soit d'agrément. Telle
fut l'origine du musée des tableaux et des collections scientifiques. Le con-
servatoire fut confié aux soins d'une commission de sept membres, présidée


  ( ) ) Eynard qui évita toujours de prendre part à nos commotions politiques en fut un specta-
teur assidu. Aussi possédait-il les notions les plus exactes sur les principaux faits dont notre
ville a été le théâtre. Jusque dans les derniers temps de sa vie , il a aimé à les rappeler dans ses
conversations intimes , et souvent il s'est plaint de leur appréciation inexacte , même dans ce
qu'ils avaient de plus matériel ; ainsi , il lui est souvent arrivé de contredire les deux versions
relatives à ce qui se passa lors de l'exécution de Châtier. Les uns rapportent que le couteau
latal trancha sa tête du premier coup ; d'autres assurent que le supplice fut horrible , car il
fallut que l'instrument tomba trois fois pour séparer fa tète du tronc. Evnard qui , selon ses
propres paroles, ETAIT PAmENU PRÈS T)E I.'ÉCHAFAljn, GKACE à LA PKOTECT10N P'tJN GEK-
DA1UIF. , explique le fait autrement : ùen